L’entretien “Grande gueule” de mars – Homme de culture qui ne se refuse pas les plaisirs de la table, Jean-Marie Ronzet se retrouve dans les traits de Gnafron, la marionnette à pommettes rouges et nœud papillon qui philosophe et tempère les ardeurs de son ami Guignol. Il sort de sa retraite avec son bâton pour distribuer les coups et défiler aux côtés des Gilets jaunes.
Lyon Capitale : Êtes-vous une grande gueule ? Jean-Marie Ronzet : Je m’intéresse à beaucoup de choses et, oui, je réagis. Le bon sens, l’intérêt général et le bien commun ont quitté l’esprit de nos politiques. Bruno Le Maire, par exemple, a sept conseillers ; ils sont tous issus de l’Ena et de l’Inspection des finances… Comment peut-on être bien conseillé si on n’a qu’un type de profil, des gens qui alternent entre la haute fonction publique et le pantouflage dans la banque ? Servent-ils l’intérêt général ou celui de leur ex- et futur employeur ? Si vous étiez un personnage de Guignol ? Gnafron ! C’est un personnage truculent, un joyeux drille, bon vivant, un héritier de Rabelais qui aime la picole et tout ce qui fait aller la vie tranquillement. Mais c’est comme Guignol : une référence qui passe bien à Lyon, beaucoup moins dans le reste de la France… Votre dernière colère ? Le peu d’empathie du Gouvernement à l’égard des blessés des manifestations. D’une manière générale, la violence d’État m’inquiète beaucoup. L’État est censé être au service des citoyens ; quand ses valeurs premières deviennent le business, l’argent, la finance, il ne faut pas s’étonner de voir les gens laissés sur le bas-côté avoir envie de renverser la table !
Jean-Marie Ronzet © Tim Douet “En France, passé 45 ans, on est des Kleenex”
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