Pour sauver un jeune malade de 15 ans, les équipes des Hospices Civils de Lyon (HCL) ont relancé la production de fumagilline, un médicament qui avait disparu du marché. Depuis un an, 26 autres malades ont pu être soignés grâce à ce remède dont la pharmacie des HCL veut pérenniser la production. Un appel à financements a été lancé dans cette optique.
La ville de Lyon a une nouvelle fois prouvé que ses institutions sont à la pointe de ce qui se fait en France, mais plus globalement à l’international, en matière de santé et de recherche. Fer-de-lance de la médecine à Lyon, les Hospices Civils de Lyon (HCL) ont relancé depuis plusieurs mois la fabrication d’un médicament qui avait disparu du marché, en raison de son coût très élevé, afin de sauver un jeune patient de 15 ans.
Arrêté à cause d'un coût de production trop élevé
À l’automne 2020, cet adolescent immune-déprimé souffre de graves problèmes de transit après une greffe de foie. Des analyses révèlent alors la présence en lui d'un champignon de la famille des microsporidies, potentiellement mortel dans un tel cas. Seule solution pour le sauver, lui administrer de la fumagilline, un antiparasitaire utilisé depuis les années 1950. Seul problème, les HCL ne disposent plus de ce remède, sa production ayant été arrêtée au niveau mondial en 2019.
"La fumagilline que nous avons réussi à recréer au sein des HCL revêt une importance cruciale. Sans ce remède, les patients immunodéprimés, dont l’ensemble des patients greffés, victimes de microsporidies n’ont presque aucune chance de s’en sortir", docteur Rabodonirina
Fripharm, la plate-forme de fabrication, de recherche et d'innovation pharmaceutique des HCL, se démène alors auprès de ses fournisseurs chinois, indiens et européens pour trouver une solution. Elle finit par trouver, en Hongrie, 300 grammes de matière active servant à produire le médicament. À Lyon, les pharmaciens des HCL en tirent un médicament qui permet au jeune malade de guérir en 15 jours au mois d’août 2021. Depuis, 26 autres patients en provenance de toute la France ont pu être sauvés. "On s’est bien battus. On a avancé une étape après l’autre, sans renoncer", se félicite aujourd’hui Noémie Laverdure, la pédiatre qui suivait le jeune Raphaël.
Un million d'euros pour relancer la production
Pour autant, la production de ce remède miracle est très loin d’être pérenne pour le moment et les 300 grammes de matière récupérés en Hongrie s’amenuisent. Biologiste des HCL spécialisée en parasitologie et mycologie le docteur Rabodonirina explique : "La fumagilline que nous avons réussi à recréer au sein des HCL revêt une importance cruciale. Sans ce remède, les patients immunodéprimés, dont l’ensemble des patients greffés, victimes de microsporidies n’ont presque aucune chance de s’en sortir. Il faut trouver une solution par tous les moyens, que ce soit auprès des autorités publiques ou du secteur privé. Il est impensable de ne pas sauver des patients alors que nous savons comment faire".
L'équipe des HCL s’est donc mise en quête d'une start-up pour pérenniser la production du médicament. Plusieurs candidats se sont manifestés en France pour fabriquer un lot pilote mais le coût de lancement - environ un million d'euros - nécessite une aide extérieure, publique ou privée. Un appel à financements a donc été lancé ce mardi 21 juin.
Typiquement un problème directement lié à l'usage de monnaie :
L'humain a les connaissances, mais c'est la rentabilité monétaire qui fait que les choses ne se font pas. Et le système est obligé de faire un "appel aux dons" avec toutes les prises de tête qui viendront avec "l'investissement".
Bravo à cette équipe
et HONTE au système monétaire, une plaie pour l'humanité.
Les labos qui ont forcémment eu connaissance de ce résultat ont comme dans de nombreux cas préférer ignorer la possibilité de soigner, le marché n'étant pas assez juteux.
La monnaie responsable ? plus bête , difficile.