Les Jeunes avec Macron de Lyon, réunis dans le 2e arrondissement.

Les "Jeunes avec Macron" veulent influer sur le programme du président, reportage à Lyon

Les "Jeunes avec Macron" ont présenté plus de 180 propositions en vue de la présidentielle. "Le président pourra piocher dedans", explique Ambroise Méjean, le président lyonnais des "JAM". Lyon, terre où Macron avait fait 30% au 1er tour en 2017. Reportage.

Vendredi dernier, c'était atelier collage pour les "Jeunes avec Macron" à Lyon. "On colle 300 affiches. Pour couvrir toute la ville", explique Allan Bouamrane, référent des Jeunes avec Macron dans le Rhône et la Métropole de Lyon. Une affiche, un président, un slogan "on a très envie de vous" de partout à Lyon.

Entre Rhône et Saône, les écologistes sont désormais à la tête de la ville et de la Métropole. Ils sont aussi très présents sur le terrain. Mais les jeunes militants macronistes lyonnais veulent croire que le terreau lyonnais est toujours très favorable au président, et bientôt candidat, Emmanuel Macron. Ce dernier était arrivé largement en tête au 1er tour de la présidentielle 2017 à Lyon, dépassant les 30%. Et si En Marche s'est clairement divisé - pour ne pas dire complètement sabordé - à l'occasion des dernières municipales et métropolitaines entre les pro-Collomb et les pro-Kimelfeld, le vivier militant reste fort chez les jeunes derrière une figure, celle du président de la République.

Ambroise Méjean, le président des Jeunes avec Macron, était présent vendredi, lors d'un afterwork militant dans le 2e arrondissement de Lyon, avant la séance "collage". Avec sa fougue, il a notamment détaillé devant les militants lyonnais les propositions des "JAM" en vue de la présidentielle. Des contributions, intitulées non sans ironie "Parce que c'est notre projet" en référence à la perte du timbre de voix du candidat Macron lors d'un meeting de la présidentielle de 2017.


"Un mouvement de jeunesse, ce n'est pas uniquement militer sur le terrain. On veut aussi porter des idées"

Ambroise Méjean, le président des Jeunes avec Macron


Il y a quelques jours, les JAM ont ainsi rendu public et remis leur plus de 180 propositions aux parlementaires, conseillers du président. "Un mouvement de jeunesse, ce n'est pas uniquement militer sur le terrain. C'est important de militer. Mais on ne veut pas être que ça. On veut aussi pouvoir porter des idées. On l'a fait pendant le mandat, on a défendu des propositions, comme l'extension du repas à 1 euro au Crous qui a été reprise par le gouvernement, par des dispositions dans la loi Climat et résilience. On a mis notre touche JAM dans des projets de loi", explique Ambroise Méjean, le président national des JAM, ancien militant du parti socialiste à Villeurbanne.

Pourquoi ces propositions ? "On avait envie pour le quinquennat qui arrive d'amener une contribution. Ce n'est pas le programme qu'on présente, c'est une contribution au projet présidentiel. Emmanuel Macron l'aura sur sa table quand il se déclarera candidat. Il pourra choisir, piocher dans ce qu'on a fait", poursuit Ambroise Méjean. "Dans le fond, il y a une ligne directrice. Elle est la nôtre depuis 5 ans, est aussi celle du Président, c'est l'égalité des chances et l'émancipation. On s'est posé la question, pour chaque âge de la vie et sur chaque sujet essentiel, comment on est capable de lever les barrières une par une pour l'égalité des chances et l'émancipation. C'est notre philosophie un peu générale".

Les JAM proposent une réforme des bourses étudiantes, la syndicalisation obligatoire, la légalisation du cannabis, une réforme de l'héritage, une loi sur la fin de vie

Ces propositions, quelles sont-elles ? "La première, qui nous tient le plus à coeur, c'est la réforme des bourses pour lutter contre la précarité étudiante, en créant un dispositif uni qui rassemble les bourses, les APL, l'intégralité des aides sociales. Une bourse versée de manière automatique et différente en fonction du lieu où on habite", explique le président des JAM.

Le Lyonnais Loïc Terrenes est en charge de la stratégie d'influence et de l'agenda national des Jeunes avec Macron. Il poursuit : "Les Jeunes avec Macron, ce sont deux jambes. La jambe de la mobilisation, et puis la jambe des idées et de la force de proposition. Avec une contribution très forte sur certains sujets : une réforme de l'héritage pour réduire les inégalités, une loi sur la fin de vie pour permettre d'avoir une fin de vie libre et consentie, la question de la transition écologique où on estime qu'on a encore des efforts à faire notamment pour le pouvoir d'achat des jeunes, la légalisation du cannabis, la syndicalisation obligatoire dans le secteur privé comme public". Ambroise Méjean ajoute : "Il y a d'autres propositions, comme la question de l'orientation. On pense qu'il faut agir encore plus vite dès le collège : faire entrer des professionnels dans le collège, pour découvrir des métiers, multiplier le nombre de stages etc..."

Emmanuel Macron a les propositions des JAM en main. "On lui a tout envoyé, poursuit Ambroise Méjean. On l'a aussi envoyé à l'intégralité de la majorité, aux ministres, à tous les parlementaires, aux conseillers du président de la République et à tous ceux qui travaillent sur le programme. Et accessoirement, on a pas mal de jeunes engagés dans les groupes de travail qui participent à l'élaboration de ce programme".

Des propositions plus progressistes

Des propositions accueillies par les observateurs comme plus à gauche que le positionnement actuel d'En Marche. "Je viens de la gauche, j'ai été militant du parti socialiste à Villeurbanne. Je déteste cette grille de lecture. J'ai quitté le PS parce que j'ai considéré qu'il y avait un problème fondamental au PS, c'était l'incapacité à travailler avec les gens de droite quand on était d'accord avec eux, j'ai toujours détesté ça. Oui, ces propositions sont progressistes. Mais je rejette ce clivage", insiste Ambroise Méjean. "Ce sont des réformes plus progressistes, ça c'est sûr, qui s'inscrivent dans la lignée de ce qu'on a fait pendant 5 ans et qui nous invitent à aller encore plus loin", poursuit Loïc Terrenes.

Les jeunes soutiens du président rejettent catégoriquement l'image qui est souvent accolée à Macron, d'un président des riches, loin des préoccupations des plus démunis et des jeunes. "Macron, il n'a rien fait pour les jeunes, vraiment ? Il y a un exemple très parlant, c'est le chômage des jeunes. Il n'a jamais été aussi bas depuis 40 ans. Le gouvernement a énormément investi dans "Un jeune une solution" pour aider les jeunes à traverser la crise économique que tout le monde annonçait et qui n'est pas arrivée. Il y a une politique de soutien à l'économie très forte et très puissante. On a aidé les jeunes pendant la crise avec des aides ponctuelles. Il y a une vraie dynamique dans l'apprentissage. C'est un faux procès qu'on lui fait, insiste Allan Bouamrane, référent des Jeunes avec Macron dans le Rhône et la Métropole de Lyon. Après, je ne dis pas que tout se passe bien. On n'est pas des béni oui-oui à dire que tout va bien. Il y a plein de problèmes, autour de l'abstention, de la pauvreté. On sait que ça existe et on essaye de lutter contre".

Pour lutter, notamment, contre l'abstention - très élevée chez les jeunes - les JAM ont mis en place plusieurs opérations. Pour marquer les esprits. Avec notamment la campagne "Je vote" sur Tinder la semaine dernière. Ca a fait parler. Et il y en aura d'autres. "On essaye de sortir des actions militantes traditionnelles pour attirer des publics, notamment les plus jeunes. Qui habituellement ne vont pas voter et là qu'on doit mobiliser un maximum. Il y a un enjeu considérable sur cette question-là sur cette présidentielle", souligne Loïc Terrenes, qui organise la stratégie autour des actions des JAM et la planification de leurs évènements, de leur communication.

Des actions militantes ciblées pour toucher les plus jeunes, où l'abstention est forte

"La première étape, c'est que les jeunes soient au courant de l'élection. Tous les outils de com' qu'on fait, tous les visuels, ne sont pas forcément des visuels identifiés "Jeunes avec Macron". Le message principal c'est : allez voter, intéressez vous à cette élection. La deuxième étape, c'est de valoriser un bilan et de montrer une vision d'avenir pour les jeunes. Le bilan, c'est pendant la crise sanitaire l'accompagnement des étudiants avec les repas Crous à 1 euro, la construction de logements étudiants pour répondre à la demande sur le quinquennat, la création d'un bail mobilités pour permettre à des jeunes qui sont en études dans une ville sur 6 mois de pouvoir bénéficier d'un bail adapté à leur situation, le plan un jeune une solution, la réforme du lycée", insiste Loïc Terrenes.

A Lyon, les JAM travaillent aussi main dans la main avec les Jeunes démocrates, les jeunes du Modem. "Sur différents sujets, on n'est pas totalement sur les mêmes positions, mais il y a vraiment un travail collaboratif entre les JAM et les Jeunes démocrates, une vraie entente", explique de son côté Estelle Jellad, la présidente des Jeunes démocrates du Rhône et de la Métropole de Lyon. Comme ses aînés, les jeunes démocrates soutiennent ardemment le projet de proportionnelle. "C'est un sujet fondamental pour nous les jeunes démocrates, on va continuer à le défendre, le porter. On ne veut pas que ça soit sorti du débat", poursuit-elle.

Dans le Rhône, les JAM ont notamment prévu un grand week-end de mobilisation de 69 heures, en référence au département. "Un week-end où on va faire 69h d'actions consécutives, où on va multiplier les rencontres avec des acteurs de terrain, entreprises, associations, personnes de la société civile, multiplier les actions de terrain, collages, tractages. Un gros coup de booster dans la dernière ligne droite le 18-20 mars", conclut Allan Bouamrane, référent des Jeunes avec Macron dans le Rhône et la Métropole de Lyon.

A retrouver sur le même sujet :

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C'est l'échéance. LE rendez-vous tant attendu. Avant l'élection présidentielle française, Lyon Capitale souhaite donner la parole aux jeunes lyonnais et grands-lyonnais. Afin de recueillir leurs témoignages, connaître leurs attentes, leurs aspirations, leurs souhaits, leurs craintes. Des jeunes, pourtant les plus concernés par la France et le monde de demain, mais qui ont pour une grande partie boudé les urnes lors des dernières échéances électorales.

Des reportages, des interviews, des portraits. De jeunes militants, de tous bords, de toutes sensibilités, de toutes aspirations, comme de jeunes découragés et dégoûtés par la politique. En passant par des jeunes diplômés ou non, sensibilisés à l'action publique ou non, de quartiers chics ou populaires.

Avec un fil rouge : Les jeunes lyonnais attendent-ils quelque chose de cette élection ? Croient-ils encore en la politique ? Pourquoi s'engager ? Pourquoi se désintéresser ?

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