"Les lésions apparaissent plus vite chez les salariés postés ou en horaires décalés"

Deux jours après l'immolation par le feu d'un salarié de France Télécom près de Bordeaux, les syndicats célèbrent ce jeudi, partout en France, la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. A Lyon, un rassemblement a eu lieu à 12h place Guichard.

Le 28 avril, journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail est un événement mondial depuis 2003. C'est l'occasion pour les syndicats de rendre hommage, à l'appel du Bureau international du travail (BIT), de militer pour une plus grande sécurité au travail, psychique et bien sur physique. 700 000 accidents du travail se produisent encore chaque année en France*, dont plus de 44 000 accidents graves. Et les maladies professionnelles ne cessent d'augmenter : plus de 45 000 ont été enregistrées en 2008.

Prise en compte de la pénibilité : le cheval de bataille des syndicats

Quelques centaines de syndicalistes manifesteront donc à Lyon, place Guichard, dans le 3e arrondissement ce jeudi de 12h à 14h. Ils protesteront contre la non-prise en compte de la pénibilité au travail dans le calcul de l'âge de départ à la retraite. Après la réforme des retraites adoptée l'année dernière, le gouvernement s'apprêterait selon eux à revenir, par décret, sur certaines avancées en la matière. Notamment, les candidats à une retraite anticipée devront justifier de 17 années d'exposition à des conditions de travail pénibles et 10% d'incapacité.

"Sept ans d'espérance de vie en moins"

Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT du Rhône, rappelle qu'"un employé posté a aujourd'hui sept ans d'espérance de vie en moins et dix ans de vie en bonne santé en moins qu'un cadre en France, selon les médecins et les experts". Une inégalité due à "un certain nombre de lésions qui apparaissent plus vite chez le salarié à la chaîne ou travaillant en horaires décalés". "Des lésions physiques dues à une exposition à des produits chimique et des lésions psychiques dues à l'organisation du travail : travail de nuit, horaire décalés, etc".

Des charges de travail de plus en plus importantes

Yvette Vacher, secrétaire départementale Unsa-Rhône précise que la souffrance au travail est "difficile à quantifier", mais qu'elle augmente : "on le voit bien, les gens sont de plus en plus nombreux dans nos permanences. Ils dénoncent leurs conditions et leur charge de travail de plus en plus importante", raconte la secrétaire qui représente pas moins de 5000 salariés dans le Rhône.

Le droit à une retraite anticipée

L'objectif de l'intersyndicale (CFDT, CGT, Unsa, Unitaire et Solidaires) est donc de défendre une nouvelle fois ce jeudi le droit pour "les salariés usés prématurément à cause de leurs mauvaises conditions de travail de vivre une retraite en bonne santé, notamment grâce à la retraite anticipée", précise Yvette Vacher.

Le Medef et la CGPME, syndicats patronaux du département, contactés sur le sujet mercredi n'ont pas donné suite à notre appel.

(*) Source : chiffres 2010 du Ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, https://www.rhone-alpes.travail.gouv.fr/index.php?idtf=2037

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