Ce samedi, les membres du mouvement sectaire raëlien étaient présents place Bellecour pour présenter leur projet de construction d'une ambassade extraterrestre sur Terre.
Construire une ambassade pour accueillir le retour des extraterrestres créateurs de la vie sur Terre. Le projet a de quoi faire sourire. C'est pourtant bien sérieux que les Raëliens se sont installés place Bellecour, ce samedi, pour présenter l'initiative.
Des affiches et des flyers pour attirer le chaland et un camion, garé autour de la place. A l'intérieur était présentée une maquette de l'ambassade, pour laquelle la secte cherche toujours un point de chute et un financement, le projet devant coûter la bagatelle de 34 millions d'euros.
Le mouvement, considéré comme une secte par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), prône depuis 40 ans l'existence de la vie extraterrestre, les "Elohim", qui seraient même à l'origine de la vie sur Terre et attendraient la création d'un lieu qui leur serait dédié, dans une zone démilitarisée, pour effectuer leur retour sur notre planète.
Ce 4 avril est la première journée internationale baptisée "E.T. Embassy Day". Lyon, qui compte une cinquantaine d'adeptes de la secte, est la seule ville de France concernée, mais de tels regroupements ont également eu lieu à Londres, New-York, Tokyo ou encore Mexico. Le mouvement sectaire affirme que des demandes ont été déposées auprès des différents gouvernements, dont la France, pour accueillir l'ambassade. Une requête restée lettre morte auprès des autorités françaises qui ont même alerté la Miviludes.
"Nous sommes en contact avec des pays africains, qui considèrent sérieusement notre proposition", assure Guillaume, l'un des membres lyonnais du mouvement. "Ce n'est pas plus farfelu que n'importe quelle autre croyance en une entité divine", poursuit-il.
Les forces de l'ordre étaient mobilisées pour éviter tout abus de faiblesse auprès de personnes fragiles. Un véhicule de CRS s'est arrêté à proximité du camion des Raëliens, peu après son installation, pour observer la situation et vérifier les autorisations.
Mais, dans les faits, peu de personnes se sont arrêtées pour écouter les discours des membres présents et encore moins se sont aventurées à l'intérieur du camion. "Nous ne cherchons pas à recruter de nouveaux membres, nous voulons seulement échanger", promet Guillaume. Ce qui évitera bien des déceptions parce qu'une fois redescendus du camion, les rares curieux avaient le sourire aux lèvres, beaucoup plus que l'impression d'avoir eu une révélation.