Il touche aujourd'hui 3 498 800 Français. Ce document met aussi en avant le fait que 6,6 millions de Français sont 'en situation de réelle fragilité', qu'ils peuvent venir grossir le nombre des mal-logés dans un avenir proche.
Dans le Rhône, un des 11 départements pilotes pour la mise en oeuvre de la loi Dalo (droit au logement opposable), les dossiers déposés concernent majoritairement des personnes seules, des familles monoparentales. Sur les 23 000 ménages en attente d'un logement social, 80% sont en situation de précarité. La moitié n'ont pas de logement, c'est-à-dire qu'ils ne sont ni propriétaires, ni locataires. 'Ils se logent chez des amis, de la famille, dans des hôtels à bas prix' explique Louis Lévêque, adjoint au maire de Lyon, qui a participé à la présentation du rapport à Paris mardi dernier.
Pour lui, les efforts du Grand Lyon et de la Ville de Lyon sont conséquents mais les situations d'urgence se multiplient. 'Lyon intra muros a construit cette année plus de 1000 logements sociaux, le problème, c'est que, dans le même temps, le nombre de logements sociaux construits par le parc privé baisse. Ils sont passés de 15% à 6% à cause de l'augmentation des loyers, de la flambée de l'immobilier', ajoute-t-il.
En France aujourd'hui, 70% des ménages sont éligibles pour un logement social classique ou un logement très social. Cette augmentation des situations de précarité dans un contexte de crises multiples contribue à faire progresser le mal-logement.
La Fondation Abbé Pierre fait quelques propositions en conclusion de son rapport: améliorer l'accessibilité aux logements, mieux répartir les logements sociaux sur le territoire, permettre à l'hébergement de jouer son rôle, prévenir les expulsions, voire les suspendre. Louis Lévêque commente: 'Le maintien dans un logement coûte moins cher que toutes les procédures d'explusion et de relogement. L'expulsion doit rester quelque chose de marginal.'
Marine Badoux