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Les malades chroniques, victimes collatérales de la Covid-19 à Lyon

Le traitement des maladies chroniques se télescope depuis un an avec les vagues de Covid-19. Les retards de dépistage et les déprogrammations pourraient avoir de lourdes conséquences sur la mortalité de ces affections à moyen terme.

C’est un autre drame sanitaire qui se joue depuis plus d’un an et le début de la valse des confinements. Il passe sous les radars du taux d’incidence, de positivité ou d’occupation des services de réanimation. Les maladies chroniques, qui représentent les principales causes de décès en France, comme les cancers ou les accidents cardiovasculaires apparaissent, avec un an de recul, comme les victimes collatérales de l’épidémie de Covid-19. Le cercle vicieux a commencé en mars dernier. “Il y a eu des rendez-vous repoussés, des patients que l’on a perdus ou des chirurgies ont été déprogrammées. Lors du premier confinement, mon cabinet était presque vide”, se souvient Florence Lapica, médecin généraliste à Lyon et présidente locale du syndicat MG France. De mars à mai 2020, le site Doctolib a enregistré une baisse de 44 % des prises de rendez-vous chez les médecins généralistes et de 71 % chez les spécialistes. “En avril 2020, des familles qui venaient d’avoir un bébé ne venaient même pas aux visites de contrôle des premiers mois”, glisse Florence Lapica qui constate avec soulagement que la peur de consulter s’est estompée.

Perte de chance

Une désertion des cabinets médicaux qui peut être lourde de conséquences. “J’ai des patientes qui, parce qu’elles n’osaient pas déranger les services hospitaliers ou redoutaient de contracter la Covid-19, arrivent avec des lésions plus importantes. Automatiquement, elles vont faire de la chimiothérapie et le pronostic n’est pas bon”, constate Karima Nessah-Bousquet, chirurgienne en gynécologie au centre Mermoz. Les raisons du retard des prises en charge sont multiples, mais flèchent une conséquence unique : une perte de chance pour les patients. “Les cancers et les accidents cardiaques tuent chaque année plus que la Covid-19. Les maladies chroniques, qui représentent 60 % des dépenses de la Sécurité sociale, ont été mal suivies et nous le payerons en années de vie en moins. Tout concentrer sur la Covid, c’est une catastrophe”, peste Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes de France.

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