Photo : Manon Botticelli

Coupe du monde : les Minguettes se seraient-elles lassées du football ?

Quartier de Luis Fernandez, le football occupe une place importante aux Minguettes. Mais pour cette demi-finale entre la France et la Belgique, rien ne semblait prévu et le plateau était désert. La fièvre du football serait-elle définitivement redescendue aux Minguettes ? Pas si sûr.

Ce mardi, c’est la demi-finale de la Coupe du monde de football, la France affrontant la Belgique. La grande majorité du pays suit le match de près, dans l’espoir que, peut-être, le mondial 2018 n’ait rien à envier à celui de 1998. En 1991, peu avant le triomphe des Bleus justement, un jeune joueur prometteur du nom de Zinedine Zidane, alors âgé de 18 ans, jouait un match amical à l’AS Minguettes. Les Minguettes, c’est aussi là où a grandi Luis Fernandez, ancien footballeur du PSG et joueur de l’équipe de France. Alors que le ballon rond a toujours tenu une place importante dans le quartier, les supporters ne semblent pas très présents pour cette demi-finale. Pas de diffusion publique, pas d’écran, pas d’événement du côté de l’AS Minguettes non plus, l’ancien club de Luis Fernandez. Sur le plateau, désert, les bars, PMU et autres repaires de footeux fermés s’alignent tristement, leurs rideaux de fer descendus et leurs terrasses vides en train de fondre sous le soleil écrasant.

Direction les bars de Lyon

Grand, barbu, une casquette vissée sur la tête et un maillot de foot sur le torse, Kevin ne louperait la demi-finale France - Belgique pour rien au monde. D’origine espagnole, il a dû se rabattre sur la France quand la Roja s’est fait éliminer par la Russie. Comme rien n’a été organisé, le jeune homme et ses amis vont comme à chaque match de la Coupe du monde, descendre à Lyon. “Tout le monde est derrière la France, même ceux qui ne suivent pas le foot vont regarder, explique-t-il. La plupart vont en ville voir les matchs, moi je vais toujours dans les mêmes bars rue Mercière, mais ce serait bien qu’ils fassent quelque chose aux Minguettes”. Kevin a la chance d’avoir une voiture. Mais pour les usagers des transports en commun, la coupure du T4 risque de compliquer les choses. Pour remonter à Vénissieux, ils devront en effet se rabattre sur les bus relais, circulant le soir à fréquence réduite.

Système D en bas des tours

Salem et ses amis, quant à eux, ont décidé de voir le match coûte que coûte, mais sans bouger des Minguettes. Heureusement, ils ont le sens de la débrouille. “On se met à l’arrière d’une tour, raconte Salem. Quelqu’un dans l’immeuble fournit l’électricité via multiprise, un ramène une télé, l’autre Internet, l’autre les chips, et au final on regarde tout le mondial sur des chaises derrière la tour”. Le système a fait ses preuves. “À un moment, des gens avaient même installé une table avec une machine à tacos et ils vendaient des sandwichs et des canettes”, se souvient-il. Un mondial sous les étoiles qui n’a rien à envier aux terrasses de la place des Terreaux.

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