L'écologie n'a pas fini de surprendre. La nouvelle mode est d'utiliser des moutons pour tondre les jardins et parcs publics urbains. Une méthode efficace, économique et soucieuse de l'environnement qui fait de plus en plus d'émules tant dans les collectivités que chez les particuliers.
Vous aviez toujours rêvé de trouver, pour vos dimanches ensoleillés, une tondeuse à gazon défiant toute concurrence. Aujourd'hui c'est possible. D'un poids pouvant varier entre 12 et 25 kilos jusque 50 cm de hauteur, sans entretien harassant, ne nécessitant pas de faire le plein d'essence ou d'être branché sur une prise électrique, la solution miracle : le mouton !
Laissés en (quasi) totale autonomie dans votre jardin par groupe de 5 ou 6, ils sont devenus, depuis peu, une méthode alternative et écologique pour rendre les jardins et le gazon étincelants. Sans forcément espérer obtenir le résultat d'un green de golf, ils offrent à la conscience écologiste du client, un apaisement mérité. Comme le relève le journal 20 minutes dans son édition du 1er juin, l'association lyonnaise Naturama, à l'origine de ce projet pouvant faire sourire les plus sceptiques, est aujourd'hui sollicitée régulièrement pour l'utilisation de ses moutons Soay.
Actuellement au " travail " pour le Fort de Dardilly, ils seront bientôt "embauchés" pour paître dans le parc de la Feyssine à Villeurbanne. En plus de ses arguments écologistes, le système est peu coûteux ( entre 400 et 800 euros pour un forfait de 2 à 3 semaines avec la présence et surveillance des 6 moutons ) et séduit de plus en plus de collectivités et de particuliers. Des moutons de ville ? Probablement puisque cette espèce, en voie de disparition, adore dévorer les plantes indésirables qui pullulent dans les jardins communaux et autres parcs. Victime de son succès, l'association affiche "agenda complet" jusque la fin de l'année 2010.
Pourtant ce projet militant n'est pas encore rentable pour la structure et reste un travail compliqué et chronophage. Son directeur, Christophe Darpheuil, ne pouvant plus s'occuper de ses moutons à plein temps, envisage d'ailleurs d'engager un berger dans les prochaines semaines. "Nous allons avoir besoin d'un berger urbain qui sort directement de l'école pastoral pour s'occuper de nos six bêtes mais aussi des quatre autres que nous allons accueillir au mois de juin", confie M. Darpheuil. "C'est vraiment une espèce difficile à apprivoiser car elle redevient facilement sauvage et très difficile à attraper en fin de tonte. C'est un vrai rodéo auquel seul un berger professionnel pourra remédier", ajoute encore le directeur. Après les moutons-tondeuses, les chiens-sauveteurs et les pigeons-facteurs, à quand les nounous-kangourous ?