Mairie du 3ème arrondissement, salle des mariages. Les séniors du quartier s'y sont retrouvés lundi après-midi pour parler de leur plus grande peur estivale. Pire que la canicule : les vols de plus en plus sophistiqués dont ils sont victimes.
La mairie et la police nationale se sont associées pour parler des gestes quotidiens à inscrire dans la liste des réflexes pour éviter d'être « la cible idéale des gens malhonnêtes ». Ils étaient une cinquantaine. Jeanine arrive, jette un coup d'œil et s'exclame « Et bien, il n'y a que les femmes qui ont la trouille on dirait ! ». Pourtant des hommes étaient présents aussi, pour apprendre à protéger leurs « dames ».
Faux professionnels, vrais voleurs
Les nouvelles techniques de vol sont très réfléchies. Le sous-brigadier présent explique que les malfaiteurs ont des systèmes élaborés de marquages inscrits sur les murs (croix, carrés, ronds) pour identifier les habitants d'un appartement (personnes âgés, femmes seules, veufs etc..). Une espèce de course d'orientation pour agresseurs lâches. Autre tendance : une nouvelle sorte de voleurs émergent depuis quelques temps : ce sont les faux.
Faux policiers, faux plombiers, faux agents EDF, tout y passe. Le principe est simple : un « plombier » sonne à votre part pour vérifier l'état des tuyaux. Plus tard, deux « policiers » viennent, le « plombier menotté », ils racontent à l'habitante qu'elle s'est surement fait voler des objets de valeurs et qu'il faut pour cela qu'elle leur montre où elle les conserve. La personne montre ses petits secret, puis un des deux « policiers » lui propose de prendre sa plainte tout de suite, et pendant ce temps là, l'autre n'a plus qu'à se servir. Astucieux.
Vérifier son identité
Une vieille dame, venue assister à la réunion d'information, raconte qu'un soir, un individu a sonné chez elle, se présentant comme policier. Lorsqu'elle lui a demandé son nom et numéro de matricule, celui-ci est parti. Un bon point pour madame qui a eu la réaction adéquate. Mais ce n'est pas toujours ainsi. Pour cela, les conseils sont dignes d'une enquête : toujours demander le numéro de matricule, à 6 chiffres du « policier », appeler la régie pour savoir si elle a envoyé un « plombier », suivre la personne partout dans l'appartement, ne rien toucher après sa venue pour pouvoir relever les empreintes, mais surtout - et le sous-brigadier insiste beaucoup là dessus-appeler le 17.
Eviter de porter un sac
Concernant le fameux vol du sac à main, le sous-brigadier a une solution toute simple « éviter au maximum d'avoir besoin d'un sac, répartir les billets de banque dans plusieurs poches » mais une petite dame réfute bien vite cette idée « mais enfin, on ne peut pas demander aux dames d'abandonner leurs sacs ! ». « Alors portez-le en bandoulière, autour du cou ». L'assistance s'échauffe, chacun y va de son commentaire. Un monsieur s'exclame « moi j'ai un nerf de bœuf à la maison, grand comme ça, il ne peut rien m'arriver ! ».
Sa voisine, elle, prend peur, « avec tout ça, on ne va plus oser rien faire ! ». Heureusement, la police a réponse à tout et, afin de toujours pouvoir composer le 17, recommande aux personnes âgées d'investir dans un téléphone portable. Mais là encore, l'idée pose problème : « on va se le faire attraper, comme nos sacs à mains ». C'est là que le plus sage de la salle murmure dans son coin « on va devoir se promener tout nu ». Et si la solution était aussi simple que d'être dans son plus simple appareil ?