À partir de 2024, les grands évènements culturels de la Métropole de Lyon déménageront sur le site des anciens ateliers SNCF de La Mulatière, au bord du Rhône.
L’annonce en 2021 de la transformation des anciennes usines Fagor-Brandt en "centre de remisage et de maintenance" pour les TCL avait jeté un froid sur la relation entre la Métropole de Lyon et les acteurs culturels qui profitaient du lieu depuis 2017. De l’aveu même du vice-président de la Métropole à la culture, Cédric Van Styvendael, "le départ de Fagor a parfois généré quelques tensions".
"C’est un emplacement exceptionnel au cœur de la Métropole de Lyon, à côté d’une station de métro et bientôt on aura une passerelle mode doux à quelques mètres qui reliera Gerland"
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon
Un an et demi plus tard, au moment de présenter la nouvelle terre d’accueil du festival électro Nuits sonores, du Lyon Street Food Festival et des Biennales, le temps semble avoir apaisé les choses. Même si pour cela ces grands évènements n’ont d’autre choix que de quitter Lyon. Pendant que Fagor se transformera en site de maintenance, les Nuits sonores et cie prendront la direction des bords du Rhône et de La Mulatière, pour investir un ancien site de maintenance de la SNCF. De quoi faire dire à Cédric Van Styvendael que "la boucle est bouclée".
Décentralisation
Une décision politique forte de la part de la collectivité, qui souhaite investir tout le territoire et pas seulement le centre, mais aussi un choix pratique en raison de la proximité de l’ancien technicentre avec le métro B, situé à cinq minutes à pied. "C’est un enjeu important pour le développement multipolaire de la métropole", insiste Béatrice Vessiller, la vice-présidente en charge de l’urbanisme, alors qu’à quelques centaines de mètres s’étale l’immense projet urbain de la ZAC de la Saulaie. Car à terme, les anciens ateliers de la SNCF doivent également accueillir des logements ou encore une recyclerie. "Ce projet a une dimension culturelle et économique qualitative", abonde Dominique Mounier, l’adjoint à l’urbanisme de La Mulatière.
Dans un premier temps, le gros des opérations sera toutefois bien concentré sur l’accueil des Nuits sonores dès le mois de mai 2024, avant l’arrivée du Lyon Street Food festival au mois de juin, puis de la Biennale d’art contemporain de septembre à décembre. Le site comportant près de 20 hectares et 80 000 m2 de bâtiments, la collectivité n’en occupera qu’une petite partie pour commencer. D’autant que même si la quasi-totalité de l’activité industrielle a été déménagée en 2020, la grande majorité de l’espace reste la propriété de la SNCF.
Un projet à 17 millions d'euros
D’une surface totale de 20 000 m2, avec leurs abords, les Halles 8 et 9 que la Métropole prévoit d’acheter pour un montant de 2 millions d’euros ne pourront pas être occupées dès 2024. Le temps des travaux, notamment de désamiantage, de 2024 à 2027 la collectivité louera donc d’autres espaces de la friche industrielle à la SNCF. Chiffré à 17 millions d'euros, le projet présenté par le Grand Lyon offre pour le moment une visibilité à l’horizon 2030 sur le site aux différents acteurs culturels. Aucun engagement n’a encore été pris pour la suite, mais la volonté du président de la Métropole de Lyon serait de leur permettre de s’y installer de manière pérenne.
"Je me réjouis de savoir que ce site faisait bruit, ça nous donne un peu de marge parce qu’on va faire de la musique"
Vincent Carry, directeur d'Arty Farty
En attendant, cela laisse déjà le temps de voir venir aux organisateurs des Nuits sonores, du Lyon Street Food Festival et des Biennales, qui semblent avoir hâte d’intégrer les lieux et d'y être rejoints par d'autres acteurs. Alors que le festival électro s’apprête à investir son 7e site industriel en 20 ans d’existence, le directeur d’Art Farty Vincent Carry, qui produit les Nuits sonores, se "réjouit de savoir que ce site faisait bruit, ça nous donne un peu de marge parce qu’on va faire de la musique". Un sujet sur lequel la mairie de La Mulatière compte bien veiller au grain. Pour l’heure, aucun horaire de fin de soirée n’a encore été fixé, mais le lieu devant accueillir les "Days" du festival, les concerts devraient normalement prendre fin entre 23 heures et minuit.
Tant qu'il n'y a pas d'amiante dans ces anciens locaux... n'est-ce pas ? 🙂
Au fait, il a toujours son entreprise de désamiantage M. Bernard ?
En 10 ans, la Start Up Nation fortement appauvrie se cherche elle-même : food festival, friperie, flixbus, fix.. excitants!
En priorité, BB (pas Brigitte), vise un allongement sinon un renouvellement de son mandat !