Une grève nationale réunissant les praticiens de toute la France est prévue le 17 novembre prochain. Les manifestants réclament une revalorisation salariale pour les orthophonistes exerçant à l'hôpital.
Les orthophonistes sont mécontents et veulent se faire entendre. Leur intersyndicale, qui réunit neuf organisations, a appelé à une grève le 17 novembre prochain pour réclamer une revalorisation salariale de la profession dans les hôpitaux. La manifestation est prévue à Paris mais le mouvement touchera les cabinets et les établissements de soin de toute la France.
Dans le viseur des manifestants, les salaires des orthophonistes intervenant dans les hôpitaux. "Ils n'ont pas bougé depuis les années 60, affirme Bruno Sarrodet, porte-parole de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO). On est à 7,5€ de l'heure en début de carrière, 11€ à la fin, c'est-à-dire à des tarifs correspondant au niveau Bac +2 que la profession avait à l'époque". Sauf qu'entre-temps, la formation nécessaire pour exercer le métier a progressé: depuis 2013, les orthophonistes sont recrutés au niveau master, sans que les salaires aient subi la même revalorisation.
"Un métier qui n'est plus présent à l'hôpital est voué à disparaître"
Conséquence du niveau actuel de rémunération, les praticiens privilégient désormais l'activité en libéral. Il y a cinquante ans, la profession travaillait majoritairement dans les établissements de soins. Aujourd'hui, sur les 23.500 orthophonistes de France, dont 96,6% sont des femmes, seuls 1.800 environ exercent dans les hôpitaux. "Les praticiens hospitaliers qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, poursuit Bruno Sarrodet. L'Etat veut transférer les soins aux libéraux mais ce n'est pas toujours possible. Et un métier qui n'est plus présent à l'hôpital est voué à disparaître."
Des négociations ont été menées depuis trois ans entre les orthophonistes et différents ministères, notamment ceux de la Santé et de la Fonction publique. Le gouvernement a proposé à plusieurs reprises une hausse des primes. Insuffisant pour les praticiens : "On passe de ministre en ministre depuis trois ans, déplore la FNO. Et depuis cet été, on est face à un mur, on n'a plus de réponse alors même que Marylise Lebranchu [Ministre de la Fonction publique] a reconnu en avril qu'il y avait urgence."
Rassemblements en région début novembre
Les syndicats ont donc décidé de recourir à la grève. Avant cela, une série de rassemblements est prévue début novembre dans chaque région, notamment à Lyon : "On ne sait plus quoi faire pour avoir une réponse, conclut Bruno Sarrodet. J'espère que la grève restera une menace et permettra d'obtenir des avancées."