Parmi les 13 000 postes supprimés, un poste et un mi-temps les concernent. Dans ce quartier, l'école est un rempart contre la pauvreté. Les mamans engagées ont organisé un barrage filtrant pour sensibiliser les autres parents.
Dans le quartier, les blocs d'habitations sont, de part et d'autre, espacés de larges avenues qui laissent couler la lumière sur le béton. Les affiches de Lutte Ouvrière et du rappeur Sinik se disputent les murs.
Deux postes REP sont touchés, du Réseau d'Education Prioritaire. Leur fonction est 'de vaincre la difficulté scolaire et de dépasser les lacunes en français, en groupe de travail' explique une enseignante de CM1-CM2.
'Les parents en grande difficulté ont confiance en l'école'
Une enseignante, qui ne craint pas pour son poste mais souhaite rester anonyme, à cause de 'la pression des blâmes', explique, empréssée, que les parents en détresse sociale 'ont confiance en l'école'. Parce que ce sont des primo-arrivants, parce qu'ils se retrouvent au chômage, parce qu'ils maitrisent peu les recours possibles : 'Ils se confient beaucoup. Leurs difficultés, quand ils dorment dans des squats. On n'est pas assistant sociaux mais ne va pas laisser les gens isolés. On les oriente.'
Des postes de soutien supprimés
Avenue de la Division Leclerc, à l'entrée de l'école Paul Langevin, la poignée de mamans qui a organisé le barrage filtrant interpellent les autres : 'C'est important ce qui se passe, les élèves ne pourront plus travailler la lecture en petits groupes !' A l'entrée, Riahi a l'impression 'qu'il y a du cas par cas' dans les suppressions de postes et demande, 'est-ce qu'on va vraiment faire des économies ?'. Quant à Faiza, elle trouve les restrictions 'embêtantes'.
Prof - parent, un vase communicant
L'école Paul Langevin est classée en Réseau Ambition Réussir, 'le niveau de difficulté le plus important'. Pour renverser la vapeur, les mamans ont obtenu un rendez-vous à 14h cet après-midi. Elles espèrent convaincre l'académie de l'importance de ces postes.
Stéphanie Ména
(Certaines citations ont été rendues anonymes à la demande des personnes concernées)
Ecole : “la France compte moins de décrocheurs que la moyenne européenne” 
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