Une étude menée par la Fondation Abbé Pierre et publiée ce mardi analyse le rapport entre la somme des dépenses liées à l'habitation et les revenus des ménages. La Fondation met en exergue le fait que "les prix [de l'immobilier] ont augmenté beaucoup plus vite que les revenus depuis le début des années 2000".
Cette double analyse locale menée par la Fondation Abbé Pierre, en collaboration avec l'université Lyon II et l'association humanitaire Alpil, dresse un constat sans appel : "les prix de location augmentent globalement, ce qui n’est pas le cas de tous les revenus". La Fondation indique dans son rapport qu'en 10 ans, entre 2007 et 2017, "les prix à l’achat de l’immobilier privé dans la métropole de Lyon ont augmenté d’environ 30 %", alors que de l'autre côté du spectre, "le revenu médian n’a lui augmenté que de 17 %".
L'étude souligne que cette hausse du poids des dépenses allouées pour se loger (le taux d'effort) ne concernerait pas seulement les ménages précaires, ce qui traduirait donc le fait que "l’alourdissement du budget logement n’est pas dû à un appauvrissement des ménages concernés mais bien à une augmentation des prix du logement privé dans la métropole lyonnaise".
Un décalage entre la hausse des prix du logement et celle des revenus
Pour ce qui concerne le marché locatif privé, la Fondation Abbé Pierre constate aussi que "les loyers des ménages locataires analysés ont augmenté en moyenne de 21 % entre 2007 et 2020", ce qui représente une "hausse supérieure à celle de l’ensemble des loyers sur l’agglomération lyonnaise (+15 %)".
Ce décalage entre l’évolution des revenus des ménages et les prix de l'immobilier aboutirait ainsi à ce que "de plus en plus de gens solvables [soient] concernés par le loyer trop cher, le congé, les impayés/expulsion et l’impossibilité de se reloger à l’identique sur le parc privé", analyse l'association qui lutte contre le mal-logement. La Fondation propose alors de mettre en place des "dynamiques d’encadrement des loyers" afin de lutter contre ce phénomène.