Les sandwiches jambon-beurre deviendraient-ils un produit de luxe ?
Les producteurs s'enrichissent-ils sur notre porte-monnaie? La conjoncture économique leur est favorable. La demande étant supérieure à l'offre, les prix explosent.
À qui revient l'argent du beurre ? Pour Jacques Caillot, chargé de la communication chez Candia, la réponse est simple : "Aux producteurs!" Mais du côté des principaux intéressés, il semble que ce ne soit pas si simple. Daniel Lardellier est à la tête d'une petite fabrique de lait, le GAEC des Deux Chênes, situé à Larachasse, dans le Rhône. "On vend à la grande distribution, explique-t-il. Et ce n'est pas facile. Nous sommes tiraillés entre la hausse du prix des céréales, pour nourrir nos bêtes, et la grande distribution qui ne veut pas acheter nos produits plus cher." Alors il a fait le choix de vendre une petite partie de sa production directement aux consommateurs sur les marchés. "Comme ça on peut sortir la tête de l'eau!"
Le directeur d'une coopérative laitière du Rhône, qui a préféré rester anonyme, reconnaît vivre les mêmes difficultés. "Les prix du lait et du beurre devraient encore augmenter de 20% d'ici 2008, et pourtant nous avons toujours du mal à joindre les deux bouts!" Les adhérents de sa coopérative se plaignent de la hausse des coûts de production, qui touche les céréales et l'énergie. "Mais il est très difficile de faire passer cette hausse de prix au niveau de la grande distribution. À terme, nous allons être étranglés." Et il conclut : "Le consommateur doit accepter cette augmentation. Les prix du lait et du beurre n'ont pas bougé depuis des années!"