Depuis ce lundi matin, les conducteurs, régulateurs de réseau et agents de ligne du réseau TCL sont en grève, comme en juin dernier, pour protester contre la modification du règlement de sécurité exploitation (RSE). Une grève illimitée qui va fortement perturber le métro lyonnais et qui pourrait avoir des conséquences sur la Fête des lumières.
Le 3 juin dernier, à quelques jours de l'Euro 2016, les régulateurs du métro lyonnais annonçaient une grève illimitée pour protester contre la modification du règlement de sécurité exploitation (RSE). Une grève finalement arrêtée à quelques jours de la compétition de football, après que la direction de Keolis eut indiqué vouloir engager avec eux des négociations. Six mois plus tard, la grève reprend. Ce lundi, la CGT a annoncé la reprise d'une grève "illimitée" sur le réseau de métro lyonnais. Cette grève implique les conducteurs, les régulateurs de réseau et les agents de ligne.
“On ne va pas se faire avoir une deuxième fois”
Aujourd'hui, cette grève illimitée aura lieu sous la forme d'une heure d'arrêt du service pour chaque équipe. Soit une heure le matin, une l'après-midi et une le soir.
Concrètement, les lignes A, B et C ne débuteront leur service qu’à 8h et la ligne D à 7h. L'après-midi, la ligne B sera suspendue entre 17h45 et 19h et le soir les lignes A, B et C s'arrêteront à 21h30.
Le syndicat, par la voix de son secrétaire général, Philippe Demaie, dénonce une "dégradation des conditions de travail depuis juin à cause du RSE" et demande "de revenir à l'ancien RSE et d'ouvrir des négociations pour chaque métier sur les conditions de travail et aboutir à un engagement ferme de la direction".
Car, depuis l'Euro, ce RSE n'a finalement pas été modifié par la direction. "En juin, on a voulu rentrer dans une phase de négociation avec la suspension du nouveau RSE, explique Philippe Demaie. On a joué le jeu pour ne pas impacter l'Euro. Mais ces négociations n'ont pas abouti, car en fait elles n'ont jamais eu vraiment lieu. On a eu deux réunions, mais c'était purement formel, il n'y avait pas de fond et pas de volonté de changer ce RSE." "On ne va pas se faire avoir une deuxième fois", prévient-il.
Des conséquences sur la Fête des lumières ?
En mai dernier, une source syndicale expliquait les possibles changements à Lyon Capitale : "Nous sommes entrés en négociation avec Keolis dans le cadre du règlement Sécurité exploitation (RSE). Aujourd'hui, il y a trois postes clés de régulateurs dans le PC contrôle du métro : celui qui prend la prise de commande, un pour l'aide à la prise et le troisième, le CCS (centre de contrôle des stations), qui est là pour répondre aux appels, contacter les agents de ligne, les dispatcher, faire des annonces." C'est l'avenir de ce troisième poste qui poserait problème, selon la même source syndicale : "On nous propose des choses qui appellent à changer les habilitations pour tenir ce poste clé. Il n'aurait pas besoin d'être habilité comme un régulateur. Ces derniers coûtent plus cher en formation : un régulateur, c'est quatorze mois, avec le CCS comme ils l'entendent, simplement quelqu'un qui répond à l'interphone, c'est un mois. On ne peut pas faire des économies sur la sécurité." Pour les syndicats, cela consisterait à "faire baisser l'effectif métro et faire réellement tourner la ligne avec deux personnes au lieu de trois".
Quant aux festivités du 8 Décembre, elles ne sont pas spécifiquement visées, mais pourraient être touchées, explique Philippe Demaie : "On a commencé bien en amont du 8 décembre, mais on a une vision de grève longue. Donc rien n'est acté pour le 8 décembre."
Pour le moment, le mouvement est suivi à 80 %. "Il le sera à 100 % en fin de semaine", annonce M. Demaie, qui a averti que la grève pourrait s'intensifier début décembre et que la CGT appellerait aussi "les conducteurs de bus et de tramway à rejoindre le mouvement".