Jérôme Bocuse est en conflit ouvert avec l'institut Paul-Bocuse pour usage abusif du nom "Bocuse"
Jérôme Bocuse est en conflit ouvert avec l’institut Paul-Bocuse pour usage abusif de son nom @Tim Douet

Les risques d’un procès pour l’institut Paul-Bocuse

Dans sa lettre adressée aux élèves de l’institut, Jérôme Bocuse – qui a été évincé du conseil d’administration de l’établissement par la nouvelle direction – assure qu’il fera tout pour “préserver” l’Institut, ses étudiants et ses professeurs.

Les critiques, en interne, de l’une des plus prestigieuses écoles hôtelières et culinaires du monde se multiplient. Avec, sous le service à la cloche, la menace d’un procès entre Jérôme Bocuse et l’institut pour usage abusif du nom du “pape de la gastronomie”. La fin des haricots pour la grande école française ?

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Faute d’avoir trouvé un consensus avec la direction – son président Gilles Pélisson, actuel patron du groupe TF1, et son directeur général Dominique Giraudier, ancien patron du groupe Flo (brasseries Flo, Hippopotamus, Taverne de Maître Kanter…) – qui prend quelques libertés avec l’usage de son nom ; la menace d’un procès pour utilisation abusive du nom Bocuse se profile aussi sûrement que l’entrée après un amuse-bouche. “Ils n’ont rien voulu entendre malgré nos tentatives de compromis…”, nous expliquait, début octobre, Jérôme Bocuse, lors de la soirée du gala de la fondation Paul-Bocuse.

De l’œuf ou la poule…

Jérôme Bocuse est en conflit ouvert avec l'institut Paul-Bocuse pour usage abusif du nom "Bocuse"
Jérôme Bocuse est en conflit ouvert avec l'institut Paul-Bocuse pour usage abusif de son nom
@Tim Douet

Malgré l’intervention d’un professeur agrégé de droit privé parisien, choisi collégialement par les deux parties, et donnant raison à Jérôme Bocuse, l’institut avait porté plainte devant l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). En vain. Aujourd’hui, si tout semble accréditer l’idée d’un procès entre le légataire universel de Paul Bocuse et l’institut qui porte son nom (prévu pour le début de l’année 2023), tous semblent aussi vouloir l’éviter. Les conséquences d’un retrait du nom “Bocuse” à l’école hôtelière et culinaire d’Écully pourraient être désastreuses. Pour Stéphan Demaeght de Montalay, ancien directeur académique de l’IPB et co-fondateur et trésorier de l’Association de défense des valeurs de l’IPB : “S’il n’y avait pas le nom accolé à l’école, le Centre de recherche n’aurait probablement pas autant de missions extérieures avec des universités nationales et internationales.” De l’avis de Frédéric Bout, diplômé de la première heure de l’IPB, enseignant pendant trois ans à Écully, et président de l’ADVIPB, “le risque est énorme que la valeur de l’école soit dépréciée”. “Si, pour l’institut, nous perdions le nom ‘Bocuse’, je pense que les étudiants auraient un peu plus de mal à lever leur emprunt” pour payer les, peu ou prou, 57 000 euros de scolarité (quatre années).

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