Les habitants qui restent sont répartis en trois groupes. Ceux qui ont accepté l'aide au retour pour rentrer en Roumanie. Ceux qui vont recevoir des soins médicaux. Et ceux, dit vulnérables, femmes enceintes et jeunes enfants, dont la Croix Rousse va s'occuper. Ils sont appelés un par un et montent dans des bus, sous étroite surveillance policière. 10h00. Les pelles mécaniques commencent leur travail de destruction des maisons. Le silence qui s'est installé sur le camp vide n'est troublé que par le fracas des matériaux de fortune tombant dans les bennes. Les restes des abris de 480 roms installés sur ce terrain vague depuis août dernier. Des gendarmes fouillent les maisons restantes pour s'assurer qu'elles sont bien vides. Ils portent combinaisons blanches et masque sur la bouche, contre l'odeur et les risques de tuberculose. Quarante cas suspectés sur kle site et un en cours de traitement. 11h Les militants lèvent le camp. Les gendarmes troquent leur tenue d'intervention et leur gilet pare-balles pour des t-shirts plus estivaux. Sur le bord de la zone d'attente traînent des poussettes vides, abandonnées. A peine la moitié des réfugiés a pu être prise en charge. Les autres vont réapparaître, très rapidement, dans un autre bidonville, un autre squat. Ailleurs.
Thomas Seymat