Sur la Toile, le groupe des Sœurs de Lyon a fédéré en quelques années plus de 15 000 membres. Interdite aux hommes, cette page Facebook témoigne d’une tendance plus large au communautarisme religieux, voire à la sécession d’avec le reste de la société.
“Si demain je décidais de publier un statut pour dire que je ne trouve aucun verset dans le Coran sur l’obligation de porter le voile, tout le monde me sauterait dessus en me disant que je suis une fausse musulmane, avec à l’appui des versets, des exégèses et des textes par-ci par-là.” Noor* vit à Villeurbanne. À 19 ans, elle a été abonnée pendant plusieurs années aux publications Facebook des “Sœurs de Lyon”. Interdite aux hommes et à “tout ce qui est illicite et non légiféré en Islam”, cette page créée en 2012 a pris de l’ampleur en seulement quelques années et compte aujourd’hui plus de 15 000 abonnés. Sur cette sorte de Boncoin des pratiquantes – s’y croisent les propositions de cuisiner ensemble et la recherche d’assistantes maternelles –, les administratrices filtrent les demandes des internautes, bonnes adresses et événements, à l’intention exclusive des femmes et des enfants de moins de 10 ans. La solidarité et l’entraide sont souvent invoquées sur la page, mais avant tout entre “sœurs” d’une communauté basée sur la religion et ses pratiques.Il vous reste 84 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.