Camille Augey, adjointe à l'emploi et l'économie durable de la Ville de Lyon, est l'invité de 6 minutes chrono/ Lyon Capitale.
Halles de Lyon Paul-Bocuse acte II.
Alors que la liste des 54 nouveaux commerçants des Halles de Lyon Paul-Bocuse vient d'être annoncée par la Ville de Lyon - suite à une disposition légale de 2017 imposant une mise en concurrence des autorisations d’occupation du domaine public -, pointe désormais la problématique des travaux d'entretien et de rafraîchissement des bâtiments.
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Datant de 1971, et malgré un chantier de rénovation, restructuration, mise aux normes européennes lancé par la Ville en 2004, les halles sont aujourd'hui dans le collimateur.
Le 26 mars dernier, la préfecture du Rhône avait d'ailleurs adressé un courrier au maire de la ville de Lyon, Grégory Doucet, donnant un "avis défavorable à la poursuite de l’exploitation d’un établissement recevant du public - Halle Paul Bocuse."
D’après la commission pour la sécurité contre les risques incendies, des "dysfonctionnement importants ont été identifiés" depuis plus d’un an, sans jamais que rien ne soit mis en place malgré les demandes des services de l’État, "particulièrement en ce qui concerne l’évacuation des fumées produites par les cellules."
Travaux : 3% du chiffre d'affaires des commerçants
La Ville de Lyon avait expliqué qu'"à l'issue de la visite de la commission de sécurité, (elle) a missionné un bureau de contrôle pour établir un diagnostic précis et a immédiatement entamé toutes les démarches nécessaires afin de pouvoir répondre au plus vite au constat de la commission de la sécurité. Des démarches qui sont assez longues en raison de l'importance et de la complexité du site".
Aujourd'hui, Camille Augey, adjointe à l'emploi et à l'économie durable à la Ville de Lyon, reconnait dans "6 minutes chrono" que "si on veut avoir un bâtiment qui soit à la fois agréable, qui soit sécurisé, qui soit conforme aux normes de sécurité", des travaux sont nécessaires.
Un "état des lieux" des travaux a d'ailleurs été réalisé par les services de la Ville, qui vont "se chiffrer en millions".
Raison pour laquelle, à coté du loyer et des charges payés par les commerçants a été ajoutée une part variable de de 3 % du chiffre d’affaires de chaque commerçant pour permettre, motive la mairie, "davantage de travaux et ainsi améliorer l’outil de travail des commerçants et l’attractivité des halles".
Pour Claude Polidori, président des commerçants des Halles de Lyon Paul-Bocuse, toujours sur le plateau de "6 minutes chrono", "des commerçants ne pourront pas le supporter". Ce qu'a balayé Camille Augey : "c'est quelque chose qui était présenté dans les dossiers, les commerçants ont fait leur prévisionnel, ont déposé leur dossier en toute connaissance de cause.".
En espérant que le réchauffement actuel des relations entre la Ville de Lyon et les commerçants des halles de Lyon Paul-Bocuse n'en pâtisse pas.
La double redevance des commerçants
‘ Loyer de 104 €/m2/an
C’est le droit de place que les commerçants paient pour pouvoir occuper les halles à des fins commerciales.
‘ Charges de 260 €/m2/an
Elles servent à couvrir les charges supportées par la Ville de Lyon, essentiellement le nettoyage, l’eau et l’électricité des parties communes, la collecte des déchets, le gardiennage et la masse salariale des personnels municipaux intervenant sur le site.
‘ Dans les futures concessions viendra s’ajouter une part variable de 3 % du chiffre d’affaires de chaque commerçant pour permettre, motive la mairie, “davantage de travaux et ainsi améliorer l’outil de travail des commerçants et l’attractivité des halles”.
Lire aussi : Récit. 50 ans des Halles de Lyon-Paul Bocuse
La retranscription intégrale de l'entretien avec Camille Augey
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous recevons aujourd'hui Camille Augey bonjour, adjointe à l'emploi et à l'économie durable de la Ville. Les concessions commerciales des Halles de Lyon-Paul Bocuse ont été renouvelées. C'était une obligation légale de 2017 pour mettre en concurrence les différentes concessions. Au final, j'allais dire rien ne change quasiment, on reprend les mêmes et on recommence ?
Avant de répondre à votre question, j'aimerais simplement avoir une pensée pour Renée Richard qui nous a quitté hier et qui est une figure emblématique des Halles Paul Bocuse, de la gastronomie lyonnaise qui va beaucoup manquer à ses proches à ses clients mais aussi aux Halles et aux commerçants.
Pour répondre à votre question, effectivement, c'est une obligation légale qu'on avait de remettre en concurrence les concessions. Donc, on a simplement respecté la loi et ensuite on a, avec les candidatures qu'on a reçues, composer un jury et statuer sur l'ensemble des candidatures. Effectivement une grande partie des commerçants restent en place et on s'en réjouit mais il y a aussi des nouveaux entrants. Il y a cinq nouveaux entrants.
Oui donc ça a été une discussion Ville de Lyon et commerçants j'imagine une discussion ensemble. Et il y avait effectivement un dossier à remplir sur lequel ils n'étaient peut-être pas très à l'aise avec les critères que la Ville de Lyon a demandé de respecter c'est ça ?
Alors les commerçants ont été informés mais par contre il n'y a pas eu de discussion ensemble puisque c'est une procédure légale type marché public. Donc au contraire la Ville de Lyon se doit de garder ses distances avec ses candidats. Mais effectivement il y avait un ensemble de critères qui étaient très clairs qui ont été présentés qui étaient dans le dossier qui parlaient à la fois des valeurs de l'entreprise, de l'histoire, de la viabilité économique, des projets de la qualité des produits etc. Et puis des projets aussi sur tout ce qui est durable un peu sur la pérennité. Une partie effectivement des critères étaient là-dessus mais pas la majorité le gros était aussi sur l'entreprise et les produits qu'elle propose.
J'ai notamment vu un des commerçants qui me disait par exemple un écailler qui disait nous les écaillers par exemple au lieu d'aller jeter nos coquilles d'huîtres on va les broyer on va passer par une entreprise pour les broyer puis peut-être pour les recycler. C'est ce genre de choses qui étaient aussi demandées pour avoir une pérennité de l'entreprise ?
Alors il se trouve que pour les coquilles d'huîtres on va même pouvoir les récupérer bientôt dans le marché biodéchets des Halles Paul-Bocuse donc ça c'est un problème qui va être réglé. Mais il y avait aussi la question effectivement des déchets, des emballages, la création des emballages par les commerçants des modes de livraison amont et aval. Et puis l'origine des produits tout simplement produits locaux produits bio.
L'idée que c'est au Halles de Lyon ça vienne soit quand même un sourcing hyper local.
Exactement,on va au Halles on s'attend à ce qu'on ait des produits de grande qualité et des produits de la région en majorité. Tout à fait.
Les Halles de Lyon c'est un bâtiment qui appartient à la ville de Lyon donc c'est un service public communal où les commerçants payent un loyer. Ils payent des charges aussi. Et puis il y a une petite part variable sur le chiffre d'affaires de chaque commerçant qui est dédié à des travaux. Je crois que le bâtiment date des années 70 c'est à dire que est-ce que ces travaux là on a fait le renouvellement des concessions est-ce que les travaux ça va être la deuxième étape j'allais dire les Halles de Lyon ?
Alors pour préciser : tout ce que payent les commerçants les loyers; les charges c'est remis dans le budget des Halles de Lyon et uniquement dans le budget des halles. Ça sert déjà à l'entretien courant des halles, à payer le personnel de sécurité, le personnel d'entretien et tout ce qui est travaux déjà mais effectivement là on a commencé à faire un état des lieux des travaux qu'on va devoir faire des travaux de mise en conformité mais aussi des travaux vous l'avez dit un peu de rafraîchissement il y en a besoin. C'est un bâtiment qui n'est plus tout jeune et donc effectivement on a rajouté une part variable au montant fixe des loyers déjà existants c'est une recommandation d'ailleurs de la CRC, mais ça va nous permettre effectivement de pouvoir, enfin, ça va permettre aux commerçants de pouvoir payer ces travaux-là puisque c'est un budget autonome les halles Paul Bocuse et on sait que si on avait gardé juste les loyers fixes ça n'aurait pas été suffisant.
Claude Polidori, le président des commerçants des Halles de Lyon Paul-Bocuse disait mais il y a certains commerçants ça va être compliqué pour eux ces 3% sur un chiffre d'affaires parce que les matières premières au moins c'est quelque chose qui peut il va y avoir des discussions avec les commerçants là-dessus ou pas ?
Alors c'est quelque chose qui était présenté dans les dossiers, donc les commerçants ont fait leur prévisionnel, ont déposé leur dossier en toute connaissance de cause. Moi j'aimerais vraiment rappeler que les halles c'est vraiment l'outil de travail des commerçants, cette part variable il n'y a que la ville de Lyon, c'est vraiment réinvesti 100% dans les halles et demain si on veut avoir un bâtiment qui soit à la fois agréable, qui soit sécurisé, enfin qui soit conforme aux normes de sécurité qui soit agréable à travailler et bien cette part variable elle est malheureusement nécessaire.
Et juste alors vous venez de le dire vous avez fait un diagnostic des travaux mais on a une idée de grosso modo l'enveloppe qu'il faudrait pour des travaux comme ça ?
Je n'ai pas le chiffre mais ça va chiffrer en millions.
Ce sera le mot de la fin. Merci Camille Augey d'être venue sur ce plateau... vous voulez rajouter un mot ?
Je rajoute un mot il y a trois concessions qui sont encore et ça commence aujourd'hui pour quatre semaines pour les dépôts des connaissances il y a encore trois repreneurs ouvert à tout commerce de bouche. Et tout commerce de bouche.