Depuis 1896, le laboratoire lyonnais Cambrillat fabrique des yeux artificiels. C’est l’un des plus anciens ocularistes français encore en activité.
Yeux de biche, de braise, de hibou, de lynx, d’aigle, on passera le merlan frit, bleus, verts (les plus rares, que seuls 2 % de la population mondiale ont), bruns (les plus courants, 70 % à 80 %), ambre, gris, noisette… Dans les tiroirs de cet atelier lyonnais, au cœur du quartier Monplaisir, à deux pas de la Manufacture des Tabacs, se trouvent des centaines d’yeux et autant d’iris. Les regarder est un peu curieux de prime abord. On a l’impression, assez perturbante, qu’une foule vous observe et vous dévisage sans jamais vous lâcher du regard. Certains yeux ont eu des propriétaires, d’autres attendent d’être adoptés. Cambrillat est oculariste. On sait tous – 7 adultes sur 10 portent des lunettes en France – ce qu’est un ophtalmologiste (médecin qui établit le diagnostic visuel), un orthoptiste (qui peut être considéré comme le kinésithérapeute de l’œil) et un opticien (technicien de la santé visuelle). L’oculariste, en revanche, peu de monde sait de quoi il retourne. Dix lettres bien mystérieuses.
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