Fiction économique. Une étude titanesque, un brin fantasque, a chiffré la valeur patrimoniale de neuf des édifices lyonnais les plus mythiques.
1,1milliard d’euros. C’est ce que valent neuf des bâtiments historiques les plus emblématiques de Lyon. Soit un peu moins du tiers du budget annuel de la Métropole de Lyon, l’équivalent de la fortune des frères Bahadourian ou de ce que rapporterait à chaque terrien l’astéroïde 16 Psyché, le coffre-fort de notre galaxie, constitué à 90 % de matériaux précieux et situé entre les orbites de Mars et Jupiter, vers lesquelles une sonde de la Nasa est partie le 13 octobre dernier.
Cette estimation utopique des lieux et monuments les plus représentatifs de Lyon (Que vaut Lyon ?, éditions du Mécène) est le fruit d’une construction intellectuelle, “ces estimations-là ne (rentrant) pas dans la valeur que l’on donne d’une ville, parce qu’évidemment elles ne peuvent pas être la vraie valeur”, souligne l’historien et économiste Patrice de Moncan, auteur de l’étude.
Méthodologie
Pour déterminer la surface constructible théorique des neuf bâtiments en question, l’auteur de l’étude a multiplié leur emprise foncière par le “COS net constaté” (coefficient d’occupation des sols), communiqué par les services de l’urbanisme de la Ville de Lyon. Un indicateur qui “varie, selon les quartiers, entre 2,5 et 3,5”. Patrice de Moncan a, par ailleurs, évalué le nombre de logements constructibles en lieu et place de ces monuments, en divisant la surface foncière, qui serait alors rendue disponible, par la surface moyenne d’un logement lyonnais, soit 60 m2 environ, le logement moyen étant de 3,1 pièces.
Grand théâtre antique et odéon
Surface du terrain : 49 547 m2
Valeur estimée : 495 866 500 €
C’est le plus ancien théâtre de Gaule, construit vers 15 avant J.-C., sous le règne de l’empereur Auguste, puis agrandi vers 120, sous le règne de Hadrien. Son diamètre de 108 mètres en fait l'un des plus importants de Gaule (10 000 places), après celui d’Autun (Saône-et-Loire), de Mandeure (Doubs) et de Vienne (Isère). À l’époque, un toit incliné protège la scène et rabat les sons. À partir du IIIe siècle, souligne le service archéologique de la Ville de Lyon, le quartier de Fourvière, siège de la colonie romaine, est progressivement délaissé. Les monuments utilisés comme carrière disparaissent progressivement du paysage urbain. Un vélum, fixé par des mâts au mur d’enceinte, protège du soleil. Au mur de façade est adossé un portique extérieur de trente colonnes.
L’odéon, d’une capacité de 3 000 places, est, quant à lui, daté du début du IIe siècle. Il est connu dès le XVIe siècle. Le terrain est propriété de la Ville de Lyon. Le théâtre antique et l’odéon sont classés monuments historiques depuis 1905.
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