L’hommage des lyonnais aux victimes de Christchurch ET/LyonCapitale

L’hommages des Lyonnais aux victimes du terrorisme de Christchurch

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies lundi soir place Bellecour pour rendre hommage aux victimes de la fusillade de Christchurch en Nouvelle-Zélande vendredi 15 mars.

Un rassemblement s’est tenu lundi soir place Bellecour, au pied de la statue du Veilleur de pierre, afin de rendre hommage aux 50 victimes de la tuerie de vendredi dernier en Nouvelle-Zélande à Christchurch.

Je suis venue pour défendre la dignité et les droits de l’Homme, c’est terrible ce qu’il s’est passé. “ explique avec émotion Françoise, une retraitée. Le rassemblement était à l’initiative du Conseil des mosquées du Rhône. Chacun des noms et des âges des 50 victimes ont été prononcés à haute voix par des enfants. Dans la foule, beaucoup tenaient dressés vers le ciel des panneaux avec les noms des victimes. Une large banderole indiquait “La violence et la haine ont frappé à Christchurch, 50 innocents sont morts, contre le terrorisme, soyons unis et solidaires“.

Le discours du recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a ensuite pris la parole face à Gérard Collomb, le maire de Lyon, Pascal Mailhos, le préfet du Rhône et des représentants des religions présentes dans la ville. Son propos s’est arrêté sur le manifeste du tueur. Il a aussi témoigné du “profond désarroi des musulmans de France. Ils ont peur de la banalisation d’une méfiance qui se transforme souvent en rejet ou en haine. “

Il a aussi formulé des demandes aux autorités officielles du pays : la protection des moquées, une législation luttant clairement contre l’islamophobie, la condamnation de sites internet islamophobes et des médias stigmatisant ou adeptes de la théorie du grand remplacement, la suppression rapide des propos islamophobes sur les réseaux sociaux. Il a conclu en rappelant que “l’islam est une religion de paix et d’amour, dans une France qui a toujours fait de la diversité une force“.

Des enfants ont ensuite déposé des bougies aux pied de la statue Veilleur de pierre, symbole de la résistance, avant une minute de silence s’achevant sur le chant d’une Marseillaise.

L’émotion des uns

La tragédie touche tout le monde, les musulmans, les juifs, les catholiques. Nous avons besoin d’un dialogue interreligieux : c’est l’ignorance qui est la cause de la barbarie“ clame Maryam, une tunisienne auxiliaire de vie présente lors des hommages. “Moi je viens à ce genre d’événement chaque fois qu’une catégorie d’êtres humains est stigmatisée. Mais concernant les violences contre les musulmans c’est vrai que c’est de pire en pire. Je ne suis pas sûr que ça change“ confie Benamar, un ingénieur.

La colère des autres

Autre son de cloche pourtant à la fin du rassemblement. “Moi je regrette que les responsables politiques n’aient pas pris la parole. On veut des actes. Est-ce qu’il faut un mort en France pour agir contre l’islamophobie“ s’agace Monia, une professeure des écoles venue avec une amie. C’est aussi ce contre quoi s’emporte Abdelaziz Chaambi, le président de l’association de coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) : “Il n’y a pas un jour sans diabolisation des musulmans dans les médias, c’est normal que l’on en arrive à ces crimes. Je suis très déçu de cette soirée où les religieux accaparent la parole politique. Les officiels doivent pourtant agir. Les musulmans sont devenus un fond de commerce qui gonfle les tirages de la presse et qui provoque la peur. Ce n’est pas normal“. Malgré la colère qui est palpable, tous s’accordent néanmoins sur la nécessité du rassemblement, pour que la fraternité devienne plus qu’un mot dans une devise.

 

 

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