Le président du Sytral a fait face à une assemblée très critique, ce mardi soir, à Villeurbanne. Les usagers de la ligne C3 s'impatientent, alors que l'instauration de couloirs de bus ne serait pas réalisée avant 2017. Plusieurs options sont sur la table.
Les usagers de la ligne C3 (Vaulx-en-Velin/gare St-Paul) attendaient depuis 16 ans cette réunion publique. Mais au bout d'une demi-heure de questions, ce mardi soir, le président du Sytral a rassemblé ses crayons et rangé son cartable. Indifférent à la dernière question d'un vieux monsieur. Sous les huées, il a pris congé de l'assistance. La concertation, c'est bien, mais quand les gens sont d'accord.
“C'est un véritable puzzle”
Le projet de réaménagement de la ligne la plus fréquentée du réseau TCL (55 000 voyageurs/jour) était déjà inscrit dans le plan du mandat 2002-2008 du Sytral : au mieux, les travaux ne seront terminés qu'en 2017. Mais, entre-temps, d'autres priorités se sont intercalées. Comme le prolongement du T2 jusqu'à Eurexpo ou du T3 jusqu'au Grand Stade. L'enjeu est inchangé : passer en site propre et en trolleybus les 6 km entre le pont Lafayette et Laurent-Bonnevay. 3 à 8 minutes pourraient être gagnées sur l'ensemble du parcours. Mais, comme le président du Sytral l'a expliqué, ce chantier n'est pas sans difficulté puisque la largeur de la chaussée varie de 13 à 20 mètres. Or, si le Sytral voulait tout à la fois un double site propre, le maintien des deux voies automobiles, des pistes cyclables, des stationnements et de larges trottoirs, c'est la bagatelle de 24 mètres qu'il faudrait.
"C'est un véritable puzzle", a expliqué Bernard Rivalta. En particulier sur la rue Léon-Blum, étroite de 13 mètres. Si le double site propre devait y passer, la circulation automobile devrait tout bonnement être coupée, permise seulement pour les riverains. L'autre option consiste à y aménager seulement une voie de bus dans un sens, en maintenant l'autre sens dans les rues Reguillon et Bernaix, comme c'est le cas actuellement. Adjoint à la voirie à la mairie de Villeurbanne, Didier Vullierme (photo ci-contre) assure "ne pas avoir d'a priori". La municipalité s'interroge aussi sur la place Grand-Clément, qui pourrait être touchée, notamment son marché qui a lieu trois fois par semaine.
L'option tramway
"Pourquoi ne pas faire un tramway ? Il a seulement fallu trois ans pour prolonger le T2 jusqu'à Eurexpo", souligne Zémorda Khelifi, porte-parole du collectif C3Ctrop. L'option n'a rien de farfelu, compte tenu de l'hyper-fréquentation de la ligne, même si elle pose de sérieux problèmes de traversée en Presqu'île. La Ville de Villeurbanne demande que les travaux anticipent le passage ultérieur de rames. "Mais se braquer aujourd'hui sur un tramway ferait qu'on n'aurait pas d'amélioration avant longtemps", prévient Didier Vullierme.
Les usagers demandent aussi des améliorations rapides. "Faut-il attendre encore 4 ans pour instaurer la priorité des bus aux feux ou pour avoir plus d'agents de régulation sur cette ligne afin d'éviter des effets accordéon avec des bus qui se collent ?" s'interroge Zémorda Khelifi. Celle-ci dénonce l'"attitude lamentable" de Bernard Rivalta "qui méprise les 55 000 usagers quotidiens".
Actuellement, 30 millions d'euros des contribuables du Grand Lyon sont gaspillés pour un décrochement de T3 vers un stade des lumières qui ne verra le jour pas de sitôt. Les élus lyonnais ont toujours voté les crédits pour garder leur place au conseil communautaire. C'est à eux qu'il faut demander des comptes. Rivalta n'est que l'odieux exécutant zélé de Collomb. Le scandale du stade est enfin compris par d'autres que les Décinois bien oubliés depuis 2007.
Je rajouterai que le décrochement de T3 ne servira que 35 jours par an pour un coût de 33.7M€ sans compter les aménagements des quais de Part Dieu, la Soie, Panettes. Le prolongement de T2 à Eurexpo ne sert que pour desservir Eurexpo les jours d'exposition. En réalité il s'agit dans tous les cas de desservir le stade des lumières ( Collomb, Sturla, Rivalta, sont les lumières) Quant à C3, il passera après, la piétaille n'a pas d'intérêt pour nos nouveaux socialistes, type modèle lyonnais.
A Marseille, les bus sont équipés d'un système qui permet de repérer les voitures en double file qui les gênent, et éventuellement les sanctionner. Des solutions existent quand on ne baisse pas les bras. Mais B.Rivalta préfère prétendre que les dysfonctionnements sont dus 'aux usagers qui s'entassent dans des bus bondés au lieu d'attendre le suivant'...Et au manque de moyens!
L'attitude de B.Rivalta lors des réunions de concertation (et encore il est venu en personne pour une fois) ou dans les prises de décisions coutera cher à l'équipe municipale lors des élections de l'an prochain