Eric Piolle
Eric Piolle, maire de Grenoble.

Ligne Lyon-Turin : la ville de Grenoble se retire du financement

Interrogé sur France Bleu Pays de Savoie, Éric Piolle (Europe Ecologie les Verts), le maire de Grenoble a annoncé qu'il allait demander le retrait de sa ville du financement des accès ferroviaires au tunnel international du Lyon-Turin. Une décision qui sera prise ce soir durant le conseil municipal de la ville.

"Cette délibération est importante, car elle est le signe que ce projet aberrant continue d'avancer. On est à un moment ou il faut réunir ceux qui s'étaient engagés autour de ce protocole et reposer les choses", a-t-il déclaré au micro de nos confrères.

Selon l'édile, ce retrait est dû aux circonstances qui ont changé depuis le début du projet : "Nous nous retirons d'un protocole signé il y a 9 ans en 2007. Ce projet qui a 25 ans ne correspond pas à la réalité. Que ce soit sur les prévisions de trafic de marchandise entre la France et l’Italie, en terme financier puisque les estimations ont été multipliées par 3 entre 2002 et 2012 et enfin par rapport à la situation actuelle puisqu'aujourd'hui la ligne peut absorber quatre fois plus de marchandise."

"Ce projet ne correspond pas au train du quotidien"

En se désengageant, le maire de Grenoble souhaite envoyer un signe sur les priorités d'investissements : "Nous sommes extrêmement favorables à la modernisation du réseau ferré. Si ce projet de Lyon-Turin se fait, rien d'autre ne se ferra. Il faut moderniser nos trains du quotidien. Ce projet ne correspond pas au train du quotidien. Ce projet est estimé à 26 milliards et ne ferait gagner que neuf minutes aux Grenoblois entre Grenoble et Paris. Il faut dissiper le brouillard autour de projection délirante pour revenir à la réalité."

Préférant l'actuelle ligne du Mont-Cenis, le maire de Grenoble a aussi déclaré se sentir plus proche des NO-TAV que des pro Lyon-Turin : "Il y a une convergence de conviction avec les NO-TAV sur le sujet du Lyon-Turin et tout ce qui peut faire avancer le débat est positif."

Cette décision arrive quelques jours après la "sanctuarisation" du financement de la région Auvergne-Rhône-alpes de 2,3 millions pour le projet Lyon-Turin dans la Maurienne.

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