Les espaces de coworking, aux allures de lofts new-yorkais, se sont multipliés à Lyon
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L’immobilier de bureau à Lyon face au défi du télétravail

Vides depuis le début de la crise de la Covid-19, les bureaux des entreprises vont être profondément bouleversés par l’arrivée du télétravail. Un changement qui pourrait s’avérer finalement bénéfique pour le secteur de l’immobilier d’entreprise.

L’année qui vient de s’écouler pourrait bien engendrer une profonde modification du secteur de l’immobilier de bureau. Après la révolution de la Ford T au début du XXe siècle, le T du XXIe siècle sera probablement celui du télétravail. Que faire alors de ces mètres carrés désertés par des employés contraints par la crise de la Covid-19 de rester chez eux ? “La Covid n’a pas produit une rupture, mais une accélération de cette transformation. Un certain nombre de signaux faibles nous montraient que les sociétés n’avaient plus une utilisation de leurs bureaux qui correspondait à leur mode de travail, et à celui de leurs collaborateurs. Mais là c’est devenu concret. Elles ont entre -25 et -30 % de besoins par rapport à avant”, confie Laurent Vallas, directeur de JLL Lyon et régions, entreprise spécialisée dans la location de bureaux. Et d’ajouter : “On va devoir prendre en considération la conciliation du travail distanciel et présentiel pour optimiser le bureau de demain et ses coûts. L’impact du télétravail vient chambouler l’organisation, le mode de management et l’outil immobilier lui-même.”

En chiffres, l’année n’a pas été si mauvaise pour autant avec 217 000 m2 de vente, soit 20 % de moins que la moyenne des dix années précédentes.
Mais comparé à 2019, une année record avec ses 454 008 m2 de demande placée, la chute est rude. “2020 a été une année qui, malheureusement, dans un contexte sanitaire et économique difficile, a été noire pour l’immobilier d’entreprise de la métropole. Celle de Lyon n’est pas plus touchée qu’ailleurs. Toutes les métropoles le sont. Il faut donc souligner que le marché tertiaire a plié, mais n’a pas rompu. La résilience du marché lyonnais a permis de bien encaisser le choc. La très bonne forme de 2019 a montré que le marché était mature, savait anticiper ses besoins. Déjà début 2020, avant la crise, on tablait sur une baisse pour l’année à venir”, analyse monsieur Vallas.

Les espaces de coworking, aux allures de lofts new-yorkais, se sont multipliés à Lyon depuis dix ans. Leur architecture moderne pourrait bien influencer les immeubles de bureaux traditionnels.


Coworking vs bureaux traditionnels

Ces chiffres montrent, s’il le fallait, l’impact qu’a eu la crise de la Covid-19, mais aussi l’attentisme des entreprises qui doivent réfléchir à ce que seront leurs besoins futurs. Si le télétravail à plein temps ne semble pas un horizon possible d’après les professionnels du secteur, le maintien d’un ou deux jours par semaine, même après la crise, n’est absolument pas inenvisageable. “Les utilisateurs recherchent des dossiers sur lesquels il y a de la flexibilité avec des solutions immobilières sur mesure. Ils veulent des baux plus courts, des surfaces modulables. La durée du bail commercial (3, 6, 9 ans) a d’ailleurs peut-être vu sa fin durant cette crise. Aujourd’hui, un utilisateur peut dire oui pour 4 000 m2, mais demander à mettre dans la clause de son bail que demain, il pourra se délester de 500 m2. Ça rétablit un peu le rapport de force asymétrique entre propriétaires et locataires”, détaille Maryse Cadegros, directrice générale du réseau d’agences Brice Robert Arthur Loyd.

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