Serge Chatraz, l’instigateur et dirigeant de cette success story à la lyonnaise, a repris officiellement la boutique de ses parents en 2004. Le droguiste développe une stratégie claire autour de quatre piliers pour répondre à un maximum de besoins : bricolage, cuisine, entretien et jardinerie. #AM
Serge Chatraz, l’instigateur et dirigeant de cette success story à la lyonnaise, a repris officiellement la boutique de ses parents en 2004. Le droguiste développe une stratégie claire autour de quatre piliers pour répondre à un maximum de besoins : bricolage, cuisine, entretien et jardinerie. #AM
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L’incroyable histoire de La Grande Droguerie lyonnaise

Grandes sagas d’entreprises. - Avec ses onze boutiques, La Grande Droguerie est un cas unique en France. Fondée en 1968 dans le centre-ville de Lyon, cette entreprise familiale redonne ses lettres de noblesse à une profession ancienne tout en la modernisant. Retour sur une success story à la lyonnaise qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Retaper un meuble, faire briller un cuir, enlever une tâche tenace… ou juste laisser libre cours à ses envies, il n’y a pas de mauvaises raisons pour rentrer dans une droguerie, ce lieu où l’inédit et l’utile se côtoient sur le même rayon. Et encore moins quand elle est du cru. La Grande Droguerie – aussi connue comme La Grande Droguerie lyonnaise – est un réseau de magasins unique en son genre. Avec dix boutiques réparties à Lyon et dans le Rhône, c’est probablement l’enseigne de drogueries la plus grande de France. Une prospérité rare dans ce secteur de niche souvent condamné, trop hâtivement, aux usages du passé. Il n’en est rien. Serge Chatraz, l’instigateur et dirigeant de cette success story à la lyonnaise, en sait quelque chose : “La droguerie c’est la boutique de quartier par excellence. C’est le lieu du bon conseil, du produit rare, de la solution aux tracas du quotidien.” Lui qui a repris les rênes de la boutique familiale au début des années 2000 assume sans complexe la touche nostalgie : “Notre but est de retrouver la qualité des produits d’autrefois dans la maison du XXIe siècle. C’est même devenu notre slogan.” Une formule gagnante, portée par les quatre-vingt-six salariés de l’entreprise, dégageant 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, et qui s’incarne jusqu’à la décoration “vintage” de ses boutiques.

Dans les coulisses de cette entreprise florissante, Serge Chatraz dirige aussi l’Union des droguistes lyonnais, un entrepôt faisant office de centrale d’achat pour ses drogueries ainsi que de plateforme de vente pour d’autres clients. Un système bien huilé, remettant au goût du jour une profession qui paraissait à bout de souffle il y a encore 20 ans, frappée par les fermetures en série. De fait, La Grande Droguerie dément les oiseaux de mauvais augures. Une onzième boutique dans le 7e arrondissement est d’ailleurs en cours d’ouverture. Le vent a définitivement tourné pour les droguistes lyonnais.

1968 : Les origines à Lyon 6e

À l’origine de La Grande Droguerie, une histoire d’amour, celle de Christiane et Alain Chatraz. Pour une fois, nul besoin de produits miracles pour cette alchimie. Au moment de leur mariage, en 1968, lui est dessinateur industriel dans une imprimerie, et elle n’avait pas de travail. Les jeunes époux décident donc d’acheter un petit commerce pour Christiane. “Peu importe lequel. On voulait le moins cher”, explique aujourd’hui l’intéressée. Leur choix se porte sur “La droguerie des enfants du Rhône”, au 23, rue de Créqui dans le 6e arrondissement, près du parc de la Tête-d’Or. Un petit local de 17 m2. Christiane âgée de 20 ans – encore mineure à l’époque – prend place d’abord seule derrière le comptoir. Alain rejoint ensuite la droguerie dans les années 80. Les époux Chatraz ont le sens du devoir et le goût du travail bien fait. Autrement dit ils ne comptent pas leurs heures. Résultat, sans être extraordinaires, les affaires sont bonnes et les clients fidèles à cette boutique faisant partie du quartier depuis longtemps. “Il faut s’imaginer ce que c’était. À l’époque, on vendait beaucoup de produits pour le corps comme le shampoing, le maquillage, les collants. On pouvait aussi acheter de l’eau de  Cologne en vrac. Nous avions des bonbonnières et les gens venaient remplir leur bouteille”, se rappelle Serge Chatraz, leur fils.

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