Une équipe internationale, dont un chercheur du CNRS/Université Clermont-Auvergne, vient de montrer que nous sommes plus susceptibles de suivre ce que font nos amis, plutôt que nos propres principes, lorsqu'il s'agit de restrictions en cas de pandémie de Covid-19.
Distanciation sociale, gestes barrière, port du masque... Le message des autorités est clair et récurrent : ne pas respecter ces règles peut avoir de graves conséquences pour ses proches et les plus fragiles, autant que son respect peut protéger de la maladie.
Pourtant, apprend-on par le CNRS et l'université de Clermont Auvergne, basée à Clermont-Ferrand, des décennies de recherche en sciences humaines montrent qu'un des principaux moteurs du changement de comportement est l'influence sociale exercée par les autres.
"Pourquoi adoptons-nous de nouvelles règles, telles que la distanciation sociale ? Bien que la recherche en sciences humaines souligne le rôle clé de l'influence sociale dans le changement de comportement, la plupart des campagnes COVID-19 mettent l'accent sur la menace médicale de la maladie." écrit l'étude publiée le 20 janvier dernier dans le British Journal of Psychology.
Lire l'étude (en anglais) ici
Une équipe scientifique internationale en comportement collectif, dont Guillaume Dezecache du Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (LAPSCO, CNRS – Université Clermont Auvergne), a lancé une étude à l’échelle mondiale afin de déterminer le rôle de l’influence sociale dans le respect des règles sanitaires. Cette étude a été lancée auprès de 6 674 personnes issus 114 pays pour connaître dans quelle mesure elles approuvaient et respectaient, ainsi que leur cercle proche, les règles de Covid-19 en vigueur dans leur pays.
Les chercheurs ont ainsi découvert que le meilleur indicateur du respect des règles par les gens était la mesure dans laquelle leur entourage proche respectait les règles, ce qui avait un effet encore plus fort que l'approbation des règles par les gens eux-mêmes.
"Des analyses (...) contrôlant la rigueur des mesures locales ont montré que les gens prenaient le plus de distance lorsqu'ils pensaient que leur cercle social proche le faisait. Cette influence sociale était plus importante que le fait de penser que la distance était la bonne chose à faire." soulignent les sept auteurs (trois anglais, deux allemands, un français et un américain).
Comment obtenir un changement de comportement ?
Ils poursuivent en expliquant que "l'adhésion des personnes s'alignait également sur celle de leurs concitoyens, mais seulement si elles se sentaient profondément liées à leur pays. L'autovulnérabilité à la maladie permettait de prédire une plus grande distanciation chez les personnes ayant des cercles sociaux plus larges. L'efficacité collective et le collectivisme ont également permis de prédire de manière significative la distanciation."
Cette découverte est particulièrement importante, précise le CNRS et l'Université Clermont Auvergne, car elle a été confirmée dans tous les groupes d'âge, tous les sexes et tous les pays composant le panel de l’enquête, et ce indépendamment de la gravité de la pandémie et de la force des restrictions.
"Ce résultat remet en question les hypothèses à l'œuvre dans de nombreuses campagnes et modèles."
Autrement dit, ces travaux de recherche mettent en évidence que les humains sont interdépendants et très affectés par ce que font les autres. Les chercheurs et chercheuses font l’hypothèse que pour réussir à mettre fin à cette pandémie et à respecter les mesures sanitaires, il faudrait obtenir l'approbation des collectifs et exercer une influence sociale positive. Ils soulignent l’importance d’intégrer ces éléments dans les réponses politiques à la pandémie et suggèrent d’impliquer des scientifiques,
"Pour obtenir un changement de comportement en temps de crise, les responsables politiques doivent mettre l'accent sur les valeurs communes et exploiter l'influence sociale des amis proches et de la famille."
ces "scientifiques" ont découvert... le moutonisme... !
😀
juste énorme !
Encore un petit effort et ils auraient presque découvert que tout acte, toute pensée, est fonction de la survie.
Si tout un tas de personnes mettent le masque sous le menton ou laissent dépasser leur nez, c'est que leur cerveau n'a pas appris que la respiration passe par le nez, qu'ils n'ont jamais vu au microscope ce que contient leur salive, ou leur vapeur d'eau, (parce que pour eux ce qu'ils ne voient pas n'existe pas),
parce qu'ils ont besoin de "séduire" et que ça ne se fait pas avec un masque ou à 2 mètres de distance,
parce que certains assimilent "porter un masque" à "porter un voile" et donc rejettent cette "pratique",
etc.
si les gestes ne sont pas respectés, c'est aussi parce que certains assimilent "rigueur" avec "prison".
tout ceci n'a qu'une base : "on a formé des ignorants en masse" (car des ignorants c'est aussi bien pratique dans le domaine économique et politique.
assumez 🙂
Dans les grandes lignes d'accord avec vous, sauf sur la notion de "formation d'ignorants en masse". C'est un peu fort de supposer qu'une main maligne agit volontairement pour former en masse l'ignorance. L'école ne véhicule pas le message du crétinisme, même si elle n'est pas forcément efficace pour passer les bons messages, ce sont les médias qui le véhicule. Je suis convaincu qu'ils sont au coeur de la dégradation des capacités de libre arbitre, d'analyse et de réflexion des concitoyens. En particulier les médias sociaux, à mon sens une vraie plaie d'égypte, qui promeuvent la betise , les attitudes basiques, excessives et violentes pour leurs aspects graphiques et choquants. Bref ce que j'appelle la crétinite jaune n'existe de manière syndiquée qu'avec les médias sociaux. Sans médias sociaux, il y a toujours des crétins, mais ils ne peuvent pas se regrouper ni diffuser la crétinite. Légiférer pour réguler est absolument vital puisque les médias traditionnels ne s'autorégulent plus du fait de leurs courses aux médias sociaux. Et c'est ce que font tous les grands etats. Mais c'est politique donc c'est long.
ok pour le "crétinisme" médiatique.
c'est une fois de plus lié à l'utilisation de monnaie pour deux raisons :
lorsqu'on parle de choses trop pointues, les "consommateurs d'infos" sont bien moins nombreux. l'audience étant réduite, la pub se vend moins cher et les bénéfices sont logiquement moindre.
tout média a donc intérêt à promouvoir le crétinisme et le niveau "ras les pâquerettes".
(voir média spécialisés dans les faits divers / quasi tous)
pour les médias payants sans pub, le problème n'est pas le même mais aussi crétinisant :
le média doit "dire ce que le spectateur/consommateur attend de lire". si on lui fait un article qui ne va pas dans son sens préétablit, il se barre et ne se réabonne pas. perte financière pour le média.
et ne parlons pas du problème de démagogie qui pousse aussi à la flatterie par la réduction du discours en désignant un "ennemi bien pratique".
mais le problème reste "la formation du citoyen aux médias".
si par exemple rue89lyon fait des rencontres avec les jeunes, il suffit de voir le nombre de participants (réduit) pour constater que la "machine à crétinisme" est bel et bien en place.
les profs n'ont pas le budget (temps/argent/programme) pour faire ces ateliers régulièrement (car l'agressions médiatique est permanente, comme la pub)
d'autre part, aucun budget pour apprendre la psychologie et la philosophie dans les écoles.
je suis désolé mais on fabrique des crétins et au mieux, des "robots compétents" (qui parfois, à la faveur d'une rencontre extérieure, ont une prise de conscience et changent de métier, ne servant plus ce système destructeur).
il n'y a donc pas de "main invisible ou complot", juste des pratiques "rentables" qui crétinisent en masse.