L’arbresle © Antoine Merlet
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Logement à Lyon : la ruée vers le périurbain

La flambée des prix au mètre carré à Lyon conjuguée aux envies post-Covid d’extérieur génèrent une pression immobilière sur des territoires parfois éloignés du cœur de la métropole.

  Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour l’année 2021, les augmentations de prix les plus significatives dans l’agglomération lyonnaise sont observées en périphérie de Lyon et s’étendent désormais aux frontières extérieures de la métropole validant, dans ce domaine, la théorie du ruissellement. L’explosion des prix dans le cœur de l’agglomération rend attractifs des territoires qui l’étaient assez peu jusqu’alors. Les plus fortes augmentations au cours des deux dernières années ont été relevées à Feyzin (+56 %) ou Corbas (+50 %). Elles se diffusent aussi hors de la métropole de Lyon. Les coteaux du Lyonnais, le sud Beaujolais, la Côtière de l’Ain, la plaine de l’Ain ou le sud du Rhône sont ainsi gagnés depuis quelques mois par une frénésie immobilière assez inédite. Le prix médian pour l’achat d’une maison dans le département du Rhône a bondi de 9,4 % en un an pour s’établir au-dessus de 3 600 euros le mètre carré. Dans la communauté de communes des Vallons du Lyonnais, autour de Vaugneray, les prix de l’immobilier ont augmenté de 30 % au cours des deux dernières années.

Lopin de terre

Cet attrait pour des territoires parfois délaissés par les acquéreurs est le résultat d’un double phénomène. Le premier est conjoncturel. Depuis le confinement de mars 2020, les attentes des urbains en matière de logements ont changé. “Les nouveaux habitants de ma commune étaient à la recherche d’une maison avec un petit jardin”, rapporte Pierre-Jean Zannettacci, maire divers gauche de L’Arbresle, une ville qui a gagné 10 % de population ces cinq dernières années. “Sur mon territoire de la petite Côtière de l’Ain, nous constations une vraie pression foncière depuis quelques années avec un coup d’accélérateur depuis le premier confinement. Les gens ont envie d’avoir un extérieur”, constate Caroline Terrier, maire de Beynost et présidente de la communauté de communes de Miribel.

Construction en berne

Le deuxième ressort de cet exode périurbain est structurel. Depuis 2017, le rythme de construction dans la métropole de Lyon est en chute libre alors que de nouveaux habitants continuent d’arriver dans l’agglomération chaque année. Le marché lyonnais déborde donc sur ses extérieurs. “En arrivant au pouvoir, nous avons récupéré une situation catastrophique. Nos prédécesseurs auraient dû voir la première alerte de 2018 quand le nombre de constructions a commencé à baisser. Nous devons l’inverser et c’est pour cette raison que nous relançons la production de logements. Mais c’est compliqué, car nous ne sommes pas loin à Lyon d’être dans une ville finie. Il ne reste plus beaucoup de fonciers. Nous accélérons sur la Zac de la Saulaie à Oullins. Nous commençons à proposer des perspectives pour l’après 2026. À Villeurbanne, il reste des zones industrielles en conversion. Il faudra aussi densifier pour produire du logement”, anticipe Renaud Payre, vice-président de la Métropole en charge du logement. Confrontés au manque de foncier, les promoteurs immobiliers se reportent sur des territoires laissés en jachère.

“Nous ne sommes pas loin à Lyon d’être dans une ville finie. Il ne reste plus beaucoup de fonciers” Renaud Payre, vice-président de la Métropole en charge du logement


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