Avec la chute des températures, les problématiques de rénovation énergétique deviennent prégnantes. Peu à peu, le diagnostic de performance énergétique (DPE) devient décisif dans les choix des propriétaires. Enquête sur cet indicateur influent, parfois décrié, subissant aussi les variations d’une législation mouvante.
Elles n’ont l’air de rien en bas des annonces. Elles pourraient même passer pour sympathiques avec leurs couleurs enfantines. Ces petites lettres pèsent pourtant lourdement dans les décisions des vendeurs et des acheteurs. Elles font référence à la note qu’a reçu un logement après un diagnostic de performance énergétique (DPE). La lettre A correspond ainsi à logement extrêmement performant, et la lettre G à logement extrêmement peu performant, aussi qualifié de “passoire thermique”.
Longtemps ignoré alors qu’il existe depuis 2006, le DPE est aujourd’hui au cœur de toutes les discussions côté propriétaires. Une attention exacerbée par les changements climatiques ainsi que par la hausse des prix de l’énergie. De fait, ces deux phénomènes rebattent les cartes sur la viabilité des logements à long terme. Concrètement, à Lyon, les étés sont de plus en plus chauds (+1,5°C depuis 1960, selon Météo France) et les hivers de plus en plus humides (+33 % d’ici 2050 d’après La Chaîne Météo). Un nouveau climat qui appelle de nouvelles manières de construire des logements, voire de les habiter. C’est déjà un poncif lyonnais que de déplorer les fortes chaleurs dans certains logements anciens en pleine canicule ou, à l’inverse, le froid au cœur de l’hiver. Côté pouvoir d’achat, le prix du gaz pour les ménages a augmenté en moyenne de +20 % par an ces cinq dernières années, selon le ministère de la Transition écologique. Même chose pour l’électricité, avec une croissance de +14 % du prix moyen en 2023. Des prochaines hausses sont déjà annoncées par le gouvernement Barnier, notamment via des taxes. Résultat, la majorité préfère le froid aux fins de mois difficiles : les trois quarts des Français se chauffent moins pour limiter leur facture d’après le dernier baromètre du médiateur national de l’énergie. Autant dire qu’aujourd’hui le DPE rentre sans difficulté dans le top 3 des critères déterminants, au même titre que la surface ou la localisation, des acheteurs lors de la vente d’un logement. Autre signe de son importance : le nombre d’appels téléphoniques auprès de l’Agence locale de l’énergie et du climat (l’Alec) de Lyon, qui délivre des conseils sur les projets de rénovation, a été multiplié par six ces dernières années.
L’impact du DPE sur le marché immobilier
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