Alors qu'une loi interdisant les PFAS dans certains produits d'ici 2025 sera proposée à l'assemblée nationale jeudi, la député écologiste du Rhône, Marie-Charlotte Garin, accuse le député MoDem du Rhône de se faire le "porte-voix des industriels".
Jeudi 4 avril, le député de la Gironde, Nicolas Thierry proposera d'interdire les produits contenant des PFAS - dont les risques pour la santé sont documentés - dès 2025 pour ceux sur lesquels des alternatives sont disponibles, à l'occasion de la journée d'initiative parlementaire du groupe Ecologiste. Adoptée en commission, cette proposition de loi inquiète les industriels, en témoigne la mobilisation du groupe SEB basé à Ecully, dont au moins 600 salariés iront manifester devant l'assemblée nationale, craignant pour leurs emplois.
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"Depuis quelques jours, les lobbies s'activent en coulisses"
Dans un communiqué diffusé ce mardi, la députée écologiste du Rhône, Marie-Charlotte Garin assure que "depuis quelques jours, les lobbies s'activent en coulisses", et déplore que le député MoDem du Rhône, Cyrille Isaac-Sibille se fasse "le porte-voix des industriels dans les débats en utilisant la stratégie du doute et en proposant par exemple des exceptions qui affaibliraient considérablement la portée de la loi".
Mi-février, Cyrille Isaac-Sibille, auteur d'un rapport relativement alarmiste sur les PFAS, temporisait face à "l'inquiétude des industriels". Expliquant : "Tous en sont dépendants, ils se demandent comment ils vont s'en sortir." "Alors même que des alternatives existent, il propose par exemple d'exclure par un amendement les ustensiles de cuisine du champ de l'interdiction", tance Marie-Charlotte Garin, qui demande au député de la majorité de "retirer son amendement".
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"Bien sûr, l'industrie devra s'adapter à cette nouvelle donne et nous serons attentifs au devenir des salariés qui sont aussi les premiers exposés aux produits nocifs qui contiennent des polluants éternels", conclut Marie-Charlotte Garin. Pour rappel, mardi 19 mars, la Métropole de Lyon a assigné en justice les industriels Arkema et Daikin pour parvenir à établir leur responsabilité dans la pollution de l'eau potable par les PFAS afin de faire appliquer le principe "pollueur-payeur"
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Bravo ! Les Tartuffes, ça suffit.
MCG a donc la réponse à une question à laquelle je n'en trouvais pas.
Le revêtement anti adhésif des poêles et autres ustensiles de cuisine, le PTFE si je ne me trompe pas, est certes un PFAS (la famille en compte des milliers) mais un PFAS nocif puisqu'elle demande le retrait de l'amendement sur l'exclusion des ustensiles de cuisine du champ de l'interdiction.
Si c'est bien ce qu'elle entend elle doit aussi proposer un amendement pour organiser la récupération de tous les ustensiles que chacun d'entre nous utilise au quotidien car ce sont des "criminels" qui ont déjà sévi.
Les salariés de SEB vont être heureux d'apprendre que ce sont de lobbystes.