aéroport de Lyon
L’aéroport de Lyon Saint Exupéry. © ALLILI MOURAD/SIPA

Loire : un imam expulsé aux Comores après un prêche "discriminatoire"

Un imam de Saint-Chamond (Loire) a été reconduit aux Comores avec sa famille, a annoncé mardi la préfecture de la Loire. En cause : un prêche contenant " des propos incompatibles avec les principes et les lois de la République ".

Mmadi Ahamada, 35 ans, a été expulsé avec sa famille aux Comores, son pays d'origine, ce lundi 2 mai. Il était imam à la principale mosquée de Saint-Chamond (Loire). En juillet dernier, la mosquée Attakwa le suspend de ses fonctions pour un prêche tenu lors de l'Aïd el-Kébir.

Un prêche " discriminatoire "

En question : un prêche au contenu " discriminatoire et contraire à l'égalité femme/homme ", selon Catherine Séguin, la préfète de la Loire. Selon un communiqué de la préfète, dans ce prêche, l'imam aurait notamment déclaré : " femmes musulmanes [...] restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes d'avant l'islam ". L'AFP note également qu'il est mentionné que " les femmes musulmanes désireuses d'entrer au Paradis (doivent) obéir à leur mari" et " veiller aux droits d'Allah et à ceux de (leur) époux ".

Comme l'annonçait Lyon Capitale en avril dernier, ce prêche avait déjà fait parler de lui. Isabelle Surply, l'ancienne conseillère régionale du groupe RN en Auvergne Rhône Alpes, avait déposé plainte pour " menaces de mort ". À l'origine de cette plainte : des tags découverts à Saint-Chamond (Loire).

L'affaire remonte jusqu'au ministre de l'intérieur

À l'époque, Isabelle Surply avait expliqué être victime de " harcèlement et menace de mort pour avoir dénoncé l’islamisme ". En juillet 2021, elle avait pointé du doigt sur Twitter le prêche de l'Aïd el-Kébir de l'imam de la mosquée de Saint-Chamond, qu'elle jugeait discriminatoire envers les femmes. Selon nos confrères du Progrès, elle aurait à l'époque déformé les propos de l'imam. L'affaire était remontée jusqu'au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin et Mmadi Ahamada avait été suspendu de ses fonctions.

Non renouvellement du titre de séjour

L'imam était sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis octobre. Catherine Séguin avait indiqué dans un communiqué que " conformément aux instructions du ministre de l'Intérieur, la question du non-renouvellement de son titre (de séjour) " était " à l'étude ", indique l'AFP.

Le tribunal administratif de Lyon avait rendu le 18 mars une décision dans laquelle il rejetait le motif de " menace à l’ordre public " invoqué par Catherine Séguin en octobre. Il annulait par ailleurs l’ " interdiction de retour sur le territoire français d’une durée d’un an ".

Mais, les juges avaient estimé cependant que la préfète pouvait refuser le renouvellement de la carte de séjour temporaire de l'imam. En effet, il avait une carte de " visiteur " alors qu'il était employé en CDI depuis fin 2018 par la mosquée. La Fédération de la Loire de la Ligue des Droits de l’Homme avait alors dénoncé auprès de l’AFP une décision " laissant libre cours à l’arbitraire, en ne renouvelant pas le titre de séjour de l’imam pour des raisons fallacieuses ".

Une première expulsion reportée

Le 23 avril dernier, le couple et leurs trois enfants devaient déjà quitter le territoire français. Mais, " Contrôlé positif au Covid avant l’embarquement à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, l’imam avait été ramené à Saint-Chamond avec sa famille ", a précisé une source policière à l’AFP.

Lire aussi : Loire : une élue ex-RN à la Région visée par des tags menaçants, une plainte déposée

 

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