En escale à Lyon, deux militants britanniques, partis de Londres, tentent de rallier Beyrouth à la rame, à bord d’un bateau de 4,80 m. Leur objectif : alerter sur la situation des réfugiés syriens.
Amarrés au port de plaisance de la Confluence depuis le 8 novembre, Simon Moore et Maria Gallastegui découvrent Lyon, une ville qu'ils ne connaissaient pas, mais qu'ils apprécient. "Vous avez des places magnifiques ici", s'enthousiasme Maria.
Pourtant, ils ont vu du pays depuis le 12 juillet, date où ils ont embarqué dans leur grande aventure. Partant de Londres, ils tentent de rallier Beyrouth à bord d'une embarcation d'à peine 5 mètres de long, le plus souvent à la rame. L'objectif de cette folle aventure est d'alerter toutes les personnes qu'ils rencontrent sur le chemin quant à la situation des réfugiés syriens.
"C'est la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale", explique Maria, d'un ton grave qui tranche avec son allant habituel, avant de poursuivre : "Nous voulons montrer que des gens, même en Occident, s'intéressent à leur sort, et tentent de leur venir en aide à leur niveau." "Les laisser seul, avec un sentiment d'abandon de notre part, est le meilleur moyen de provoquer leur colère", renchérit Simon.
Hébergés dans une famille lyonnaise
Après avoir traversé la Manche, direction Calais, ils sont progressivement descendus vers le sud, via canaux et rivières, jusqu'à Lyon. Ils poursuivront ensuite sur le Rhône jusqu'à la Méditerranée, puis l'Italie, la Grèce, Chypre, la Turquie et enfin le Liban et Beyrouth, même si, de leur propre aveu, ils n'ont aucune idée du temps que cela leur prendra pour y arriver.
Tout au long de leur périple, ils comptent sur la générosité des personnes qu'ils croisent. Et ils n'ont pas été déçus. "Nous n'avons pas rencontré une seule personne désagréable par rapport à notre projet. Et beaucoup nous aident", explique Maria. Ce que confirme Simon dans la foulée : "Sans tous ces soutiens, nous aurions dû abandonner depuis longtemps." Actuellement, une famille qu'ils ont rencontrée le jour de leur arrivée à Lyon les héberge gracieusement, ce qui leur permet de reprendre des forces avant de repartir ce lundi. Le reste du temps, ils campent dans une tente qu'ils plantent au gré de leur navigation.
Rassemblement samedi à 18h place Bellecour
D'ici-là, ils prévoient d'organiser un rassemblement de soutien aux réfugiés syriens ce samedi à 18h place Bellecour.
Après quatre mois de voyage, difficile de prédire quand ils reverront l'Angleterre. Surtout lorsqu'ils concèdent qu'ils n'ont pas prévu leur retour en Grande-Bretagne. "Cela nous prendrait des années de rentrer en bateau, rigole Simon. Nous verrons bien une fois sur place." Pour Maria, la question ne se pose pas encore : "L'important est d'être témoins de ce qu'il se passe là-bas, de pouvoir dire ce que nous avons vu de nos propres yeux, une fois que nous rentrerons chez nous."