La commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France, passée par Lyon en avril dernier, a rendu son rapport la semaine passée. Ils proposent notamment d'accentuer les sanctions lors des reconstitutions de ligues dissoutes et de renforcer les moyens des services de renseignement.
La semaine dernière, le rapport sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France a été rendu par la présidente de la commission d'enquête Muriel Ressiguier et Thomas Rugidoz, député du Rhône et vice-président de cette commission. Après cinq mois d'enquête, le rapport a analysé plusieurs mouvances extrémistes : néo- fascistes, national-populistes, survivalistes, identitaire, etc.. Ces mouvements ont été étudiés à travers trois dimensions. “D'abord la tentation terroriste de certains individus d’ultra-droite radicalisés en réaction aux attentats islamistes. Elle est réellement préoccupante, comme en témoigne l’actualité internationale avec l’attentat perpétré le 15 mars dernier par un terroriste d’extrême droite à Christchurch (Nouvelle- Zélande), à l’encontre de fidèles musulmans. Puis la caisse de résonnance offerte par les réseaux sociaux très bien exploités par les militants d’ultra-droite. Et enfin, la confirmation que la haine de la République et de l’État de droit forme le terreau idéologique de ces mouvances”, écrit Thomas Rudigoz dans un communiqué.
Le rapport fait 32 recommandations pour renforcer l’arsenal législatif afin de “lutter contre ces groupuscules, dont la portée dépasse la seule ultra-droite”, assurent-ils. Parmi les recommandations principales, ils proposent d'alourdir l'infraction de reconstitution de ligues dissoutes en portant la sanction pénale à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende et en ajoutant une peine complémentaire d’interdiction de constituer toute autre association durant cinq ans.
Ils veulent aussi un “renforcement les moyens des services de renseignement pour appréhender au mieux les projets d’attentats”, de “basculer dans le code pénal l’ensemble des délits d’expression à caractère raciste, antisémite et discriminatoire, actuellement dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse, comme cela a été fait pour l’apologie du terrorisme afin d’alléger les procédures de poursuites” et que le Gouvernement “remette chaque année un rapport annuel présentant les groupes subversifs violents, leurs effectifs, et des statistiques relatives à leurs infractions”.
Dans le Vieux-Lyon, les parlementaires veulent lutter contre l'ultradroite
Ces élus seront crédibles quand ils feront de même pour les groupuscules black blocs ultra gauches.