Suite à la résiliation des contrats liant le groupe scolaire musulman Al-Kindi à l'Etat, le Conseil des Mosquées du Rhône a décidé d'envoyer une lettre au président Emmanuel Macron. Un appel à la mobilisation a également été lancé.
Le 10 janvier dernier, la Préfecture du Rhône a résilié les contrats liant le groupe scolaire musulman Al-Kindi à l'Etat. Une mesure entrainant la perte de subventions publiques de l'établissement, dès la rentrée 2025. Neuf jours plus tard, le Conseil des Mosquées du Rhône a décidé d'envoyer une lettre au président de la République Emmanuel Macron, et appelle l'ensemble des mosquées de France à la mobilisation.
"La décision de retirer ce soutien place aujourd’hui 627 élèves et leurs familles dans une situation désespérée." affirme Kamel Kabtane, président du conseil des mosquées avant de poursuivre : "De nombreux parents, pour des raisons économiques, seront contraints de déplacer leurs enfants dans d’autres établissements de l’agglomération, une solution qui est loin d’être idéale et qui est perçue par la communauté comme une véritable injustice."
"Décision arbitraire"
Afin de dénoncer cette décision "arbitraire", le conseil des mosquées de France à décidé de contacter le président de la République. En rappelant les résultats "remarquables" de ses élèves, il demande à Emmanuel Macron de trancher : "Nous vous sollicitons avec insistance pour que vous usiez de votre autorité et de votre responsabilité de garant des institutions afin de réexaminer cette situation."
Kamel Kabtane dénonce également un traitement différent, comparé à certains autres établissements religieux, tels que le lycée Stanislas de Paris qui avait finalement pu rester subventionné : "Comment justifier alors cette différence de traitement ? Devons-nous y voir une illustration de l’expression "deux poids, deux mesures" ?" questionne Kamel Kabtane.
Appel à la mobilisation
Si une cagnotte en ligne a été lancée le 12 janvier, le conseil des mosquées appelle la communauté musulmane à se mobiliser et à soutenir financièrement l'établissement. Il appelle également l'ensemble des mosquées de France à se mobiliser lors du premier vendredi du ramadan afin d'organiser une grande collecte.
Le groupe scolaire Al-Kindi a quant à lui annoncé saisir la justice en raison de la décision de la région. Pour rappel, celle-ci avait décidé de couper les subventions dès le mois de janvier, sans attendre la fin du partenariat avec les collectivités de septembre. La résiliation des contrats de l'établissement a été actée par la préfète du Rhône le 10 janvier, évoquant notamment la "mise à disposition de nombreux ouvrages dont le contenu est gravement contraire aux valeurs de la République", ainsi que des "propos contraires aux valeurs de la Républiques d’un membre du corps enseignant".
Les services de l'État pointent également du doigt des "contenus programmatiques insuffisants", la "présence de contenus religieux dans les enseignements obligatoires" ainsi qu'un "règlement intérieur unique pour l’établissement discriminant pour les filles".
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