Quel sera le sort de la cité scolaire Jean Moulin (5e arr.) ? Le Rectorat a décidé en décembre dernier d'une restructuration, annonçant les fermetures du collège Saint-Just et du lycée Jean Moulin pour créer un gros collège à Jean Moulin (900 élèves) et un gros lycée à Saint-Just (1700 élèves). Entretien avec Michel Berthelier, membre du collectif qui dénonce la suppression du lycée. Il revient sur une table ronde qui a rassemblé mercredi parents, rectorat et élus du Département et de la Région.
Lyon Capitale : Qu'est-ce que vous avez obtenu?
M.B. : Nous n'avons rien obtenu du Rectorat qui reste sur la même argumentation: il faut préparer la rentrée. Cette fermeture du lycée serait un mal pour un bien : le Rectorat veut un "collège d'excellence" à Jean Moulin. Avec quasiment 1000 élèves, comment serait-ce possible? Je n'y crois pas du tout. Il reste qu'ils s'entêtent à considérer qu'il est urgent de transférer les 300 lycéens de Jean Moulin à Saint-Just parce que les collégiens de Saint-Just vont venir dans la cité scolaire Jean Moulin. Ils n'ont fait aucun cas de nos propositions de fermer le lycée progressivement et de repenser la sectorisation du 5e arrondissement.
Du coup, rien ne change?
Je ne dis pas ça. Cette décision est précipitée et le Rectorat refuse de voir qu'elle va créer des problèmes systémiques. De ce côté-là, nous restons sur notre faim. Mais les élus ne sont pas dupes, ils savent que cela aura des conséquences sur le territoire dont ils sont garants. La présence de Thierry Braillard (PS), de Thomas Rudigoz (centriste), de Monique Cosson (Europe-Ecologie/ Les Verts) aux différentes actions du collectif montre bien que les lignes politiques sont en train de bouger.
Vous pensez encore qu'un gel de la procédure est possible?
Le collectif ne veut pas simplement geler la procédure pour faire blocage. L'idée, c'est de se donner du temps pour retravailler le dossier dans sa complexité et dans tout son périmètre d'impact. Parce que, pour l'instant, une seule solution a été étudiée. D'ailleurs, ce que j'ai fait remarquer lors de la réunion, c'est que la fermeture du collège Saint-Just n'est toujours pas actée. Il n'y a eu encore aucun arrêté préfectoral. On nous dit qu'il s'agit d'une urgence, mais pourquoi serait-ce urgent maintenant alors que cette fermeture est au programme depuis des années? Pourquoi ne pas revoir ce projet de "décroisement" qui a un impact sur tous les établissements environnants?
La région doit voter ce vendredi un voeu contre la fermeture du lycée?
Nous attendons avec impatience le résultat du vote. Et bien sûr, que Jean-Jack Queyranne, président de Région, se positionne.
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