@ Houcine Haddouche
Actualisé à 16h30 - Entre 100 et 500 lycéens ont manifesté entre 9h30 et 16h dans les rues du centre ville de Lyon. Il y a eu 28 interpellations, selon la Préfecture, 22 jeudi.
La Police a arrêté 28 jeunes vendredi dans les rues du centre ville de Lyon. " Des casseurs " qui opéraient "en marge" des manifestations de lycéens contre la réforme des retraites, selon la Préfecture. Les jeunes interpellés auraient été pris en flagrant délit de " jets de pierre " et de " dégradations de véhicules en stationnement, de vitrines de magasins, de voitures de tramway, certains ont mis le feu à des poubelles ", a indiqué la Préfecture.
Réaction du maire de Lyon
Devant la tournure que prenait les événements, le maire de Lyon, Gérard Collomb, a réagi en envoyant un communiqué à la presse peu après midi : " […] les manifestations organisées par les lycéens et étudiants de notre ville pour protester contre la réforme des retraites sont entachées par de violents affrontements et d’importantes dégradations […] Il est intolérable que ces rassemblements soient prétextes à de tels débordements. Nous ne pouvons admettre que des groupes organisés profitent de ces manifestations pour porter atteinte aux biens et aux personnes ".
La Préfecture minimise
Réagissant aux questions de Lyon Capitale, la Préfecture a répondu qu'il n'y avait eu ni tirs de flash-balls, " contrairement à ce qu'ont indiqué certains médias ", ni tirs de grenades lacrymogènes pour disperser les lycéens, vendredi matin. Pourtant, selon nos informations, les CRS ont bien tirés des grenades lacrymogènes, rue de la République, vendredi en fin de matinée.
La préfecture a également précisé que les CRS n'avaient pas chargé les jeunes, une information démentie par le photographe de Lyon Capitale, présent sur place (lire ci-dessous).
Enfin, les chiffres de la Préfecture différaient à 15h de ceux des personnes présentes sur place. La Préfecture parlait à 15h d'une centaine de lycéens présents dans les rues de Lyon, 500 en tout selon nos informations.
Des groupes mobiles du 8e. jusqu'aux Terreaux
Les lycéens sont partis ce matin des 7e. et 8e. arrondissements, selon la Préfecture. Ils ont d’abord convergé, par petits groupes, vers la place Bellecour où un rendez-vous avait été fixé à 10 heures. De là, ils ont emprunté les rues piétonnes, en direction de la place Carnot. Ils étaient plus d’une centaine. A 10h30, ils avaient atteint le lycée Récamier, à proximité de la gare de Perrache. Selon une employée de l’établissement, en voulant rentrer dans le lycée, des manifestants ont frappé un surveillant et un élève “bloqueur” de Récamier qui s’était interposé pour empêcher les gens de rentrer.
Les lycéens sont ensuite retournés en direction de Bellecour. A proximité de la place, une voiture a eu les vitres brisées. Un fumigène aurait été jeté à l’intérieur. Le cortège s’est ensuite dirigé vers les Cordeliers. Les CRS ont barré la rue de la République, empêchant les lycéens de passer. Là, des jets de projectiles ont été envoyés sur les forces de l’ordre qui ont commencé par repousser les lycéens puis les ont chargés, avec des tirs de grenades lacrymogènes. Lors de cette charge un photographe de l’AFP a reçu un projectile.
@ Houcine Haddouche
Repoussés au niveau des quais du Rhône, des lycéens ont retourné une voiture qu’ils ont tenté d’incendier. Nouvelle charge de CRS au cours de laquelle au moins trois lycéens ont été arrêtés (constatation du photographe de Lyon Capitale). Suite à cette charge, certains manifestants ont traversé le Rhône. Le plus gros a continué en direction des Terreaux par les quais du Rhône. Arrivé place Louis Pradel, deux nouvelles arrestations ont eu lieu.
Devant l’hôtel de Ville, les lycéens ont retrouvé une centaine d’employés des cantines, en grève, qui protestaient contre leurs mauvaises conditions de travail. Les CRS postés devant l’opéra ont reçu quelques projectiles. peu après midi, les lycéens stagnaient entre l’opéra et l’hôtel de Ville. Certains repartaient en direction de Bellecour où un rassemblement général était prévu à 14h.
Peu après les lycéens se sont scindés en deux groupes, les uns partant pour l'Université Lyon II, quai Claude Bernard, où une interpellation supplémentaire a eu lieu; les autres, se dirigeant à nouveau vers les Terreaux. Vers 16h, les 500 lycéens se sont retrouvés à l'université Lumière sur les quais du Rhône, avant de se disperser définitivement place Bellecour et de se donner rendez-vous, pour certains, lundi.
Une vingtaine d'établissements scolaires mobilisés
Selon nos informations, les lycées la Martinière-Montplaisir, Lumière (Lyon 8e) et Chaplin (Décines) ont connu des blocages.
Le rectorat de l'Académie de Lyon (Ain, Loire et Rhône) a reconnu "une vingtaine d’établissements perturbés à des degrés divers. Les perturbations ont pris principalement la forme de regroupements d’élèves devant les établissements. Des tentatives de blocage on eu lieu en début de matinée, mais aucun lycée n’a été effectivement bloqué".
Le recteur, Roland Debbasch, a condamné fermement "les débordements et dégradations observés en marge de certains mouvements et qui sont le plus souvent le fait d’éléments extérieurs aux établissements scolaires".
Selon Sud Education, certains professeurs étaient en grève dans les lycées Monod de Bron, au collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin, aux lycées Sembat/Seguin de Vénissieux, de la plaine de l'Ain à Ambérieu en Bugey, au collège Maurice Utrillo de Limas et au lycée Brossolette de Villeurbanne.
Les nouveaux blocages et manifestations de vendredi faisaient suite à la journée de jeudi marquée par 22 interpellations.
Pas très finauds ces lycéens. D'ici 15 ans, il y aura 1?1 actifs pour 1 retraité. Concrètement, pour le lycée qui manifeste aujourd'hui à côté d'un quinqua, cela signifie qu'il sera tout seul pour lui financer l'intégralité de sa retraite. Cela signifie aussi que le lycéen qui est solidaire des manifestants n'est pas doué du tout pour l'arithmétique et qu'il va contre ses intérêts. Franchement, il aurait plutôt intérêt à retourner en classe. Mais il est vrai que les profs aussi sont en grève.
Il faut les envoyer à l'armée ces lycéens. Ca filerait droit.
Les syndicats de la fonction publique ont joué avec le feu et ne maîtrisent plus rien... Et demain ils appelleront la Police qu'il insultait hier...
Lorsque la flicaille s'est placée en travers de la rue de la république pour stopper la manif, elle a également pris soin de faire arrêter les métros. Normalement, lorsqu'ils veulent disperser une manifestation, ils font en sorte de laisser libre un accès vers les métros afin que les personnes puissent quitter rapidement la place au lieu de stagner. Sauf qu'aujourd'hui le but n'était pas la dispersion mais bien l'affrontement. Résultat : plus d'une heure de bataille rangée entre les manifestant(e)s et les CRS, avec tirs de lacrymos, flashballs, coups poings et de bâtons, contre lancer de canettes et démontage de poubelles, et à la clef quelques belles images de 'casseurs' pour les médias histoire de faire flipper dans les chaumières. On attendait la réponse politique du gouvernement à l'entrée de la jeunesse dans le conflit, on l'a eue aujourd'hui sur Lyon : répression et diabolisation. En espérant que les syndicats de travailleurs/euses ne seront pas dupes et soutiendront les jeunes face à la répression.
@Selim Juste un petit détail monsieur, le droit de grève en France n'existe pas pour les non salariés. Un petit cours de Droit public?Bonne soirée.
@ SelimNicolas Sarkozy ne peut que vous remercier. Il doit se dire 'Allez encore un peu de casse, et mon plan média sera beau comme l'île d'Arros'. Notre président a besoin de l'insécurité comme la peste des rats. Vous lui fournissez un kit complet, il ne nous manquerait qu'un soupçon de terrorisme pour que cela soit le pompon.
Dès le premier jour des manifestations lycéennes (jeudi 14), des arrestations massives ont été faites sur Lyon, certains jeunes, repérés depuis quelques années de manifestations lycéennes ont été ciblés et interpelés, certains d'entre eux, pour des causes aussi graves que jet de sac poubelles plastiques emplies de feuilles mortes sur un agent de la force publique, appelé 'jet d'arme par destination' ont effectué 48h heures de garde à vue et ont comparu devant le juge des libertés et de la détention,certains autres, ont renversé des poubelles ou malmené du materiel urbain Decaux, ceux-là ont été transféré à la prison de Corbas et sont reconnus comme étant membres de 'groupuscule organisé'....... Lundi tous comparaitront au Tribunal. Devant l'envie des autorités de donner des punitions exemplaires dès le début du mouvement, nous pouvons répondre par un soutien massif, présence devant le TGI lundi à partir de 13h30, appel à une présence des journalistes, appel aux syndicats afin de montrer que ces jeunes ne sont pas de dangereux casseurs à la feuille morte mais bien de jeunes militants lyonnais faisant partie d'un mouvement qui nous touche tous. MERCi de VENIR NOMBREUX LUNDI DES 13H3O AU TGI rue SERVIENT Une maman
Il faut demander à Gérard Collomb (PS) et ses adjoints qui ont qualité d'officier de police judiciaire, et, qui sont aux deux bouts de cette affaire de prendre leurs responsabilités en intervenant.