La ministre de l'Éducation nationale a critiqué l'expérimentation de portiques de sécurité dans les lycées de la région annoncée par son président, Laurent Wauquiez. L'ex-ajointe au maire de Lyon évoque "un effet de manche de campagne électorale" et pointe les difficultés pratiques qu'engendre un tel dispositif.
Les portiques de sécurité de Laurent Wauquiez n'en finissent plus d'engendrer des réactions, contrastées. Ce vendredi, c'est la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem qui, interrogée à ce propos par Le Dauphiné Libéré lors d'une visite en Isère, s'est exprimée sur le sujet. Elle a dénoncé "un effet de manche de campagne électorale", pointant un système qui "ne va pas dans le sens de la sécurité". Pour rappel, Laurent Wauquiez avait lancé la phase de test de ce dispositif dans un lycée pilote de Moirans dès la fin du mois de janvier.
Depuis Grenoble, ce vendredi, l'ex-adjointe de Gérard Collomb à la Ville de Lyon a critiqué les effets secondaires de l'installation de tels portiques. Elle a ainsi mis en avant que le personnel des établissements n'est pas habilité à fouiller les élèves. Et s'est interrogée de manière rhétorique : "Que faire alors quand le portique sonnera ? Appeler systématiquement un officier de police judiciaire ?". Toujours selon la ministre, la présence de portiques "ne va pas dans le sens de la sécurité". "Le portique provoque inévitablement une longue immobilisation des élèves" et, donc, des "attroupements", explique-t-elle. A cet égard, le dispositif met en danger les élèves, qui deviennent des "cibles faciles", et "peut générer d’autres types de troubles", d'après Najat Vallaud-Belkacem.
Une rupture consommée ?
Formation des chefs d’établissement, organisation d'exercices d'évacuation et de confinement, patrouilles de police renforcées aux abords des lycées... Najat Vallaud-Belkacem en a profité pour rappeler les dispositions prises par son ministère, en collaboration avec celui de l'Intérieur, au lendemain des attentats de Paris. La ministre de l'Éducation nationale a souligné la nécessité d'une gestion au cas par cas, en fonction de chaque lycée et de sa configuration. "C'est du cousu-main", a-t-elle déclaré.
Najat Vallaud-Belkacem a enfin évoqué à demi-mot une rupture avec le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Tous les présidents de région ont répondu à mon invitation pour travailler ensemble notamment sur l’enseignement professionnel, l’apprentissage, l’orientation [...] sauf celui d’Auvergne Rhône-Alpes qui n’a pas daigné donner suite", a-t-elle confié. Et de tacler Laurent Wauquiez : "Ce n’est pas comme ça que l’on va relever les défis qui nous attendent. Sur l’école, la formation, l’emploi, il y a nécessité d’unité nationale et d’esprit constructif.", tout en assurant que "[s]a porte reste ouverte".
A l'ecouter, les chefs d'établissements n'en peuvent absolument rien. Pour ne pas froisser plus ce dernier quarteron de réserve de votes, la police et le gouvernement sont donc exclusivement responsables de la sécurité. Le bon sens ayant définitivement quitté l'esprit de l'enseignement national, il faut nécessairement une formation à tout et pour tout. Si on leur donnait à tous un téléphone portable, ils seraient capables d'exiger une formation. Chacune de ses interventions est une insulte à l'intelligence. Le seul défit maintenant est de mettre dehors cette enfumeuse de première et toute la clique qui va avec.
Le vent tourne. Il est temps de se rapprocher de l'écurie.