Cela fait cinq ans que des anciens patients des centres dentaires "low cost" Dentexia attendent une reconnaissance de leur statut de victime. 1500 plaintes ont été déposées depuis 2016 sans que le scandale n'aboutisse à un procès. Retour sur cette histoire tragique.
C'est une affaire qui n'en finit pas. Voilà plus de cinq ans qu'a éclaté le scandale Dentexia. C'est l'histoire effroyable de cabinets dentaires "low-cost" Dentexia à Lyon et ailleurs, aujourd'hui attaqués par ses anciens patients. Une "escroquerie en bande organisée" selon une information judiciaire ouverte en 2016, qui consistait à délivrer un soin payé par avance en contractant un emprunt auprès des centres dentaires eux-mêmes. Mais plus encore : afin de rentabiliser un maximum l'opération dentaire, certains soins, comme la pose d'implants, ne respectaient pas les protocoles dentaires habituels. Résultat des patients se sont retrouvés avec des dents mal soignées, et avec parfois une dette à rembourser quand ils avaient emprunté, avec des sommes allant de 5000€ à 30 000€.
"Mes implants mal faits vont tomber. J'essaie de manger des aliments mous pour espérer les garder le plus longtemps possible"
Derrière cette organisation, un système opaque de montage de sociétés qui permettait au président des centres Dentexia, Pascal Steichen, et son équipe de se rétribuer en fermant et rachetant successivement leurs propres sociétés selon un système en pyramide de Ponzi.
Les lenteurs de la justice
Voilà maintenant cinq ans que l'organisation a été liquidée judiciairement et pourtant rien n'a changé pour les 1500 victimes qui se battent toujours pour être reconnues. "Nous voulons d'abord être reconnus dans notre dignité. Nous savons déjà que nous n'allons pas être indemnisés" explique Abdel Aouacheria, fondateur du "Collectif Contre Dentexia" qui lutte pour la reconnaissance des victimes.
"Nous sommes à un point ou la justice nous écrit afin de s'excuser de ne pouvoir répondre plus vite à nos demandes"
D'après lui, la lenteur de la justice est due au caractère inédit de la situation judiciaire : il s'agit du premier scandale dentaire en France. De plus, au début les plaintes n'étaient pas centralisées, donnant lieu à un travail de compilation. "Nous sommes à un point où la justice nous écrit afin de s'excuser de ne pouvoir répondre plus vite à nos demandes, ce qui est pour nous un signal inquiétant" témoigne Abdel Aouacheria.
Une réponse en demi-teinte du ministère de la Santé
Depuis la liquidation judiciaire des centres en 2017, c'est plus de 1500 plaintes qui sont parvenus aux tribunaux. Autant de victimes, parfois mutilées et endettées très sévèrement, qui attendent qu'on leur rendent justice depuis cinq ans. Leur objectif premier était d'obtenir une aide exceptionnelle du ministère de la Santé afin d'abord d'être soignées, ensuite d'être aidées financièrement à rembourser leurs dettes liées à ces opérations, et de poursuivre les responsables de Dentexia. Problème : en liquidation judiciaire, Dentexia ne peut pas honorer ses dettes estimées à hauteur de 20 millions d'euros.
"Le préjudice dentaire est encore minimisé par rapport à d'autres préjudices" Abdel Aouacheria, fondateur du "Collectif Contre Dentexia"
Une partie des victimes a donc payé pour des soins jamais reçus... et qui ne seront jamais remboursés. Seuls 50% des dossiers ont pu obtenir une aide partielle d'Etat. Les fonds de garanties due aux victimes ne leur étaient pas accessibles dans la mesure où "le niveau de souffrance n'est pas estimé suffisant" selon le président du collectif de victimes. "Le préjudice dentaire est encore minimisé par rapport à d'autres préjudices" décrypte Abdel Aouacheria.
Des victimes désoeuvrées qui mettent leur espoir dans la justice
Il reste qu'une partie des anciens patients est encore aujourd'hui complètement démunie. Lyon Capitale a pu se procurer les témoignages glaçants de ces victimes laissées à elles-même. L'un d'eux explique espérer que "les dents tiennent bien". Un autre déclare avoir "emprunté une première fois pour payer la note de Dentexia après avoir refait un prêt pour payer de nouveau soins dentaires". Beaucoup envisagent l'avenir avec angoisse, comme cet ancien patient qui décrit sa situation ainsi : "Mes implants mal faits vont tomber. J'essaie de manger des aliments mous pour espérer les garder le plus longtemps possible".
Pour se défendre les victimes ont monté une association, La Dent Bleue, après s'être rassemblées dans le "Collectif Contre Dentexia". Malgré les plaintes, aucun procès n'est aujourd'hui en vue.
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Tous les centres dentaires proposent la pose d'implants à 1000€. Ils dérogent ainsi au Reste A Charge 0.
Ces racines artificielles destinées à remplacer des dents manquantes ne sont pas concernées par la réforme 100% santé et ne sont d’ailleurs pas du tout prises en charge par l’Assurance Maladie.
Vous êtes donc mal renseigné et vous vous plaignez bêtement.
A priori on a vu ce que donnait la dentisterie low-cost
8/900€ pour la pose de l'implant + 7/800€ pour la couronne implantoportée.
On ne va pas se plaindre !
Dentexia "Pratique commerciale trompeuse", "tromperie aggravée", "blanchiment en bande organisée", "banqueroute", "abus de confiance", "abus de biens sociaux", "fraude fiscale" et "escroquerie en bande en organisée".
Quid des autres centres dentaires ?
Que des problèmes liés à l'usage de monnaie ?
Certainement si vous le dites librement sur une page internet en accès gratuit
C'est à dire ? Quelles sont les motivations des opérations mal faites selon vous ?
La cupidité.
Oui, le fric.
Et où commence la cupidité ? Si on promet plus d'argent à quelqu'un, s'il ne le refuse pas, est-il "cupide" ? La recherche logique de bénéfices dans un monde monétaire (sinon on ne peut pas payer), est-il de la cupidité ?
La cupidité est du domaine de la morale, c'est à dire un paramètre "flou".
L'ordre économique hégémonique, lui, ne dépend que d'une chose : avoir assez de fric pour payer. Mathématique. Et au final, mortifère.
Pierre dentiste / Dans le années 80, la ruée vers l'or était les implants ophtalmologiques. Après une période de vaches grasses, le ministère a instauré un TIPS pour limiter les abus et faire redescendre le coût des implants. De 100€, le marché est descendu à quelques centaines d'€ l'unité. A suivre !
Je ne suis pas dentiste.
Vous faisiez mention d’une esquive du système par les dentistes en référence à un acte qui n’est pas pris en compte dans ce même système. Je vous ai donc signifié votre erreur. J’espère que vous en tiendrai compte.
La tarification des implants est réglementé pour les CMU. 890€ pour l’implant de base. Tout compris (plan de traitement complet) c’est un tarif horaire moyen de seulement 20% de plus que les soins courants.
890€ pour l’implant de base en CMU. Les autres doivent raquer !
Je vous propose de remplir les critères économiques pour être bénéficiaire de la la CMU
Pierre assistant social