Il suffit parfois de crier très fort pour se faire entendre. Une vingtaine de parents d'élèves du groupe scolaire des Tables Claudiennes à Lyon 1er, ont occupé lundi matin l'école de leurs enfants. Ils ont exigé le remplacement d'une enseignante en congé maladie et obtenu gain de cause, dans l'heure.
La maîtresse d'une des classes de CP de l'école des Tables Claudiennes (Lyon 1er), hospitalisée en urgence lundi dernier pour une péritonite, avait laissé sur le carreau 24 enfants. Répartis dans les autres classes pendant son absence, "ils dessinaient, ne faisaient pas grand-chose", selon leurs parents et cela depuis dix jours, sans aucun projet prévu de remplacement avant trois semaines. Ce lundi, les parents ont perdu patience et décidé d'occuper l'école. La directrice a été avertie de ce projet vendredi, elle en a référé immédiatement à l'inspection d'académie qui a trouvé une solution dès 9 h, lundi.
Une heure après le début du blocage de l'école, les parents d'élèves ont donc obtenu ce qu'ils réclamaient : une enseignante-remplaçante s'est présentée toute guillerette à l'école à 9 heures pour prendre en charge la classe, envoyée par l'académie. Pourtant, vendredi, la directrice répondait aux parents que la maitresse hospitalisée "ne serait pas remplacée avant la fin des vacances de Pâques", le 9 mai. Déjà échaudés par plusieurs absences de professeurs non-remplacés cette année, -trois précisément-, les parents d'élèves se mettaient immédiatement en branle pour organiser la révolte.
Une solution efficace et rapide qui interroge sur le non-remplacement des autres enseignants de l'Académie. Parents et professeurs des Tables Claudiennes ont leur petite idée sur la question, à l'image de Philippe Chaveyron, élu au Conseil de l'école : "j'ai appelé l'inspectrice de circonscription lundi matin, en lui disant que nous ne quitterions pas les lieux tant qu'une solution ne serait pas trouvée. Elle a invoqué l'épidémie de rougeole, puis devant mon scepticisme, les 25% de congés maternité en plus cette année. Et cet hiver c'était la grippe !", s'énerve-t-il. "Ils ont toujours une bonne excuse. La vérité, c'est qu'il ne faut pas s'en laisser compter. Je le regrette, mais seule la manière forte fonctionne".
Malheureusement au détriment d'autres écoles. En effet, les parents d'élèves ont appris lundi matin, de la bouche même de l'enseignante-remplaçante, que celle-ci avait été obligée de quitter les trois écoles où elle assurait déjà des remplacements, pour remplacer l'enseignante absente des Tables Claudiennes. Vendredi prochain, elle ne pourra d'ailleurs pas être présente pour cause …. de remplacement, dans une autre école. Une situation loin d'être parfaite donc, à cause du faible nombre de remplaçants dans l'Académie. Au moment de prendre son poste, fin mars, le nouvel inspecteur du Rhône, Jean-Louis Baglan, reconnaissait d'ailleurs le problème, expliquant "qu'il n'existe pas encore de remplaçant de remplaçant dans l'Education nationale".