L'exécutif écologiste à la ville de Lyon a confirmé ce jeudi soir lors d'un conseil municipal son choix de fermer l'école Lévi-Strauss. Un choix que ne partagent pas tous les élus de la majorité.
Dernière école de la Presqu'île entre le bas des pentes et la place des Jacobins, l'école Lévi-Strauss, sauvée in extremis en 2019 grâce à la mobilisation des parents d'élèves et des élus du 1er arrondissement, devrait bien fermer ses portes. Questionnée ce jeudi soir lors du conseil municipal par Charles-Franck Levy et Jean-Michel Duvernois, la municipalité écologiste n'a pas évoqué de solution qui ouvrirait la porte à un éventuel maintien du groupe scolaire.“Nous comprenons l’attachement des parents et des élus du 1er arrondissement à cette école ainsi que la charge symbolique de ce site, mais en responsabilité, nous travaillons à rechercher les meilleures solutions pour la prise en charge, l’accueil et les conditions de scolarité pour tous les enfants de la ville”, a déclaré Stéphanie Léger l'adjointe en charge de l'Éducation, pour justifier cette possible fermeture.
En mai 2019, dans un contexte d'élections municipales à venir et obligé par une décision de la justice administrative suspendant un arrêté municipal, Gérard Collomb décidait de laisser l'école Lévi-Strauss ouverte. Cependant, la réorganisation des périmètres scolaires de l’époque faisait perdre un peu plus d'effectifs à l'école située 37 bis Rue Paul-Chenavard. Parmi les élus fer-de-lance de la fronde contre cette fermeture, on retrouvait alors Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement, aujourd’hui adjointe du nouvel exécutif qui va définitivement baisser le rideau de Lévy-Struass. Ce que n'a pas manqué de relever Charles-Franck Levy ce jeudi : “J'espère compter sur le soutien de tous les élus qui hier, mais nous étions en campagne électorale, étaient vent de bout contre cette fermeture.” Un Charles-Franck Lévy lui-même membre de la majorité de Gérard Collomb à l’époque qui avait choisi de fermer l’école.
Cette fois-ci, la décision de l'exécutif municipal semble malgré tout bien arrêtée. “Entre 2010 et 2020 sur les 4 groupes scolaires du secteur nord de la Presqu'île, les effectifs ont diminué de plus de 20%. L’Éducation nationale envisage la fermeture de 3 à 6 classes d'ici la rentrée prochaine. L’école Lévi-Strauss accueille 28 enfants en maternelle et 4 plus petits. L'une des deux classes est donc sérieusement menacée de fermeture. Ce qui conduirait à avoir une école avec une seule classe. (...) Par ailleurs, si les prévisions démographiques actuelles n'évoluent pas, le changement de périmètre scolaire n'impactera pas grandement la situation à Lévi-Strauss. Cependant, cette modification toucherait les autres groupes scolaires du secteur qui ont des capacités d'accueil supérieures aux effectifs”, a justifié Stéphanie Léger.
La majorité n'est toutefois pas totalement à l'unisson derrière ce choix puisqu'Alexandre Chevalier et David Souvestre, issus des listes Lyon en commun de Nathalie Perrin-Gilbert, ont fait savoir leur opposition à ce choix dans un communiqué envoyé à l'issue de la séance plénière. “Depuis des mois, nous formulons des propositions pour maintenir l'école maternelle Lévi-Strauss ouverte, des propositions que nous souhaitions voir débattues dans le cadre d'une concertation avec l'ensemble des parties prenantes pour envisager collectivement et positivement l'avenir de l'établissement. (…) Ces échanges et cette concertation n’ont pas eu lieu et Lévi-Strauss, dernière école publique entre la place des Jacobins et les pentes de la Croix-Rousse, va fermer. Cette fermeture contribuera un peu plus à la détérioration sociale du quartier, ce que nous refusons”, écrivent-ils.
Interrogée par Lyon Capitale le mois dernier, Me Couret-Hamon, l'avocate des parents d'élèves qui avait porté la procédure devant le tribunal administratif, s’était dite très étonnée par cette décision “notamment par une mairie de gauche”. “Autant l’argument “l'école coûte trop cher”, donné par un maire qui n'était pas gêné de fermer les services publics, pourquoi pas, mais venant de cette majorité, c'est assez gênant. Visiblement, ils n’en ont rien à faire d'avoir des habitants dans la Presqu'île. Ils installent des logements sociaux dans le quartier, ce qui est très bien, mais où iront à l'école les enfants de ces familles ?”, tempêtait l'avocate.
Grégory Doucet et son adjointe à l’Éducation devraient rencontrer prochainement les parents d'élève de l'école.
Très amusant de voir des parents d'élèves bobos écolo partir en guerre contre une municipalité pour qui ils ont voté...
avant de voter n'importe quoi, il fallait réfléchir....
La dure loi de la rentabilité. 32 élèves pour une école, ce n'est pas facile à gérer avec de la monnaie... 😀
Mais ni vous ni vos "ennemis bobos" ne remettent en cause la rentabilité puisqu'elle est OBLIGATOIRE dans un tel système.
Assumez 🙂