Jusqu'à l'opération "supermarché gratuit". Mercredi 28 novembre, vers 18h30, une quarantaine d'étudiants ont envahi le Leader Price de Bron, à quelques encablures du campus et sont repartis, sans payer, avec quatre caddies. Cette "opération" a conduit à l'évacuation par la police du campus, à la fermeture administrative et à l'arrestation de 13 étudiants. Comment en est-on arrivé-là ?
L'action en elle-même n'a pas été votée en AG mais son principe évoqué (faire autre chose que des manifs). Du coup, ce sont les étudiants de la "commission action", qui ont décidé de sa forme. Sur-représentés dans cette commission, les militants autonomes (du nom d'un mouvement né en Italie qui refuse toute forme d'organisation) ont opté pour "l'autoréduction" qui consiste à se saisir des produits sans les payer. C'est une façon, disent-ils, de "se réapproprier les richesses capitalistes" comme l'avaient fait les anti-CPE en 2006 ou le mouvement des chômeurs en 1998. A la seule différence que, contrairement à cette époque, le rapport de force est largement en leur défaveur. Le soir-même, certains militants autonomes reconnaissaient à demi-mot leur erreur : "Aller à 40 dans un supermarché distant de quelques centaines de mètres du campus, ce n'était pas très stratégique...". Se réfugier après l'action dans l'amphi occupé, non plus. A 80 dans un amphi face à 20 camions de CRS et de gendarmes mobiles, ils ne pesaient pas lourds.
Interpellations contestées ?
Les conditions de l'interpellation des 13 étudiants font polémique. Après avoir vidé l'amphi occupé, les forces de l'ordre ont fait défiler les 80 étudiants, dans l'obscurité, devant le vigile du Leader Price. "Au moins 6 étudiants n'ont rien à voir avec l'action", dénonce l'un des animateurs du mouvement. Pendant les 40 heures de garde-à-vue, les témoignages des différents employés du Leader Price n'ont pas concordé. Du coup, un juge d'instruction a été nommé qui a déjà mis hors de cause deux étudiants. Les 11 autres ont été mis en examen pour vol en réunion et placés sous contrôle judiciaire.
Les commentaires sont fermés