Pour une première, la section du Rhône de la Fédération des Bikers de France avait de quoi se réjouir. Presque 200 motards de la région se sont donnés rendez-vous Place Bellecour à Lyon pour faire entendre leur moteur. Ils déplorent les mesures d’interdiction de circulation des voitures et motos anciennes prises par de plus en plus de villes.
"Tout ce qu’on veut, c’est rouler dans nos villes avec des motos qui nous ressemblent", répètent les bikers. Nathanaël, responsable de la section du Rhône de la Fédération des Bikers de France depuis cette année, n’en revenait pas des 200 motos présentes Place Bellecour : "Je suis très content, je pensais qu’il y aurait du monde mais c’est vraiment très bien pour une première. C’est motivant, on en fera plus souvent sur la région." Tous ces motards se revendiquant de la culture bikers, veste en cuir, moto modifié, accroc à la liberté sont venus de toute la région pour "défendre la liberté de rouler".
Deux récentes mesures les ont motivés : les décrets anti-pollution et l’interdiction de rouler en moto modifiée. Depuis environ un an, toute modification, « même minime comme un pauvre rétroviseur » rend la circulation du véhicule interdite. Pour les bikers, la customisation est une part de leur culture et leur permettait de posséder une moto unique. "C’est une réduction de nos libertés", précise Nathanaël. Ils réclament une disposition spécifique notamment pour les assurances.
"Les villes tapent sur les plus pauvres"
Mais surtout, les bikers remettent en cause les politiques anti-pollution décidées par les villes : "Déjà, en moto, on va plus vite, on reste moins longtemps dans les bouchons, on pollue moins que n’importe quelle voiture. Cette réalité n’est pas du tout prise en compte." Mais cette réalité n’a jamais été prouvée. Leurs revendications sont proches d’autres associations qui reprochent aux villes des politiques injustes. D’ailleurs, le biker, pour appuyer ses arguments, donnait un exemple qui ne concerne en rien les motards. "Le pire, c’est pour le jeune qui a une petite citadine à essence de la fin des années 90. Sa voiture pollue moins qu’un gros 4x4 moderne mais lui n’a pas le droit de rouler en ville, alors que le gros 4x4 si. Les villes tapent sur les plus pauvres. On nous prend pour des vaches à lait. Il faudrait racheter des motos ou des voitures neuves pour faire plaisir aux lobbies de l’industrie" explique Nathanaël.
Après une petite demi-heure passée sur la place, les bikers sont repartis dans un bruit de moteur assourdissant pour effectuer un tour dans la ville : Jean Macé – Périphérique Est – Cité Internationale – Bellecour – Gerland.