Enquête (6/7). La ville rêvée des écologistes (tout ne va pas vous plaire). La métropole de Lyon affiche des objectifs très ambitieux en matière de logement social avec un rythme de 6 000 constructions par an. Ce volontarisme permettra-t-il d’endiguer cette crise du logement qui couve ?
Le ballet des grues dans le ciel de Lyon devrait se calmer dans les années à venir. “Le choc de l’offre promu pendant des dizaines d’années était censé lutter contre la gentrification de Lyon. Nous avons construit toujours plus pour contenir les prix, mais nous voyons que cela n’a pas fonctionné”, tempête Grégory Doucet. Jusqu’à présent la production de résidences reposait principalement sur le secteur privé. Dans le modèle lyonnais de Gérard Collomb, les promoteurs immobiliers disposaient d’un terrain de jeu presque sans limites, mais ils réservaient entre 20 et 40 % des appartements neufs au parc social.Acquisition d’immeubles
Ce système est remis en cause par les écologistes qui ont décidé de ne plus s’en remettre à la main invisible du marché. La puissance publique s’invite désormais au bal de la promotion immobilière. La Métropole n’hésite plus à recourir à son droit de préemption et se lance dans des opérations d’envergure. Moyennant 13 millions d’euros, la collectivité s’est portée acquéreur d’un immeuble de 33 logements dans le 6e arrondissement particulièrement carencé en appartements à loyer modéré. L’opposition Les Républicains dénonce un gouffre financier. L’immeuble a ensuite été cédé à un office HLM pour la moitié du prix d’achat. Une perte que la Métropole de Lyon assume. Elle en fait le prix à payer pour offrir un logement abordable à tous partout dans la métropole. Le maire de Lyon rappelle régulièrement que sa commune ne respecte pas l’obligation légale de 25 % de logements sociaux. Un seuil atteint dans la métropole, mais de manière déséquilibrée. La nouvelle majorité métropolitaine entend bien pousser à la construction de logements sociaux sur l’ensemble du territoire et notamment dans l’Ouest lyonnais. Des maires LR du secteur se plaignent d’ailleurs de faire l’objet d’un chantage de la part de Bruno Bernard qui réservait la participation de la Métropole à des projets municipaux à la construction de logements sociaux.Il vous reste 43 % de l'article à lire.
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