Le QG d’Interpol, à Lyon, a accueilli du 27 au 29 janvier une conférence sur la contrebande de matériaux nucléaires et radioactifs... et leur potentielle utilisation par des groupes terroristes.
“La production d'un engin nucléaire improvisé pourrait être accomplie par certaines organisations terroristes.” C'est en partie sur cette constatation que Tim Morris, directeur exécutif des services de police d'Interpol, a conclu la conférence de ce week-end à Lyon.
Pour répondre à ce risque, Interpol est mobilisée. Si la première mission de l'organisation est de faciliter la coopération entre les polices du monde entier, elle met aussi en commun le savoir-faire de chacun. La conférence de ce week-end a rassemblé 270 experts de près de 120 pays.
L'objectif : partager les expériences et les recommandations de chacun en terme de lutte contre le trafic mondial de matériaux radioactifs et le terrorisme nucléaire. Sur le même sujet, un Sommet de la sécurité nucléaire (NSS) aura lieu à Washington à partir du 31 mars.
Plus dangereux que le terrorisme “classique”
La conférence lyonnaise a été organisée par l'une des sous-directions d'Interpol, qui lutte contre le terrorisme “CBRNE”. Tout est dans les initiales : Chimique, Biologique, Radiologique, Nucléaire et Explosif. Au cours de la conférence, a été évoqué le problème des groupes terroristes qui cherchent à obtenir des matériaux de cette nature. Mais aussi qui recrutent des scientifiques pour développer une “bombe sale”.
L'utilisation de matériaux d'une nature biologique, radiologique ou nucléaire par des groupes terroristes causerait bien plus de victimes que les moyens “classiques”. À titre d'illustration et d'après les données du site Nukemap, si une arme nucléaire produite par un groupe terroriste explosait place Bellecour... il y aurait plus de 2 500 morts et 2 700 blessés. Sans compter les effets des retombées.