Dès jeudi 3 mars au soir, l'école Meynis sera occupée pour loger deux élèves sans domicile et leurs parents.
La cagnotte est vide, et les parents d'élèves de l'école Meynis ne savent plus quoi faire. Pendant plusieurs semaines, ils ont payé des nuits d'hôtel à une famille de l'école, où deux enfants de 3 et 10 ans sont scolarisés. Jeudi 3 mars, le collectif des parents d'élèves va occuper l'école pour loger cette famille."Il y a eu un gros élan de générosité sur la cagnotte en décembre, mais cette solution ne peut plus durer", constate Émilie Bouillette, représentante des parents d'élèves.
La famille albanaise est arrivée en France en novembre et est depuis en procédure de demande d'asile accélérée. "Ils ont dormi dans des tentes, puis dans des voitures louées par on ne sait qui... Puis ils ont informé l'enseignante de maternelle de leur situation, qui a prévenu les parents d'élèves", retrace Émilie Bouillette. Malgré leurs appels au 115 (hébergement d'urgence) et des prises de contact avec l'Office française de l'immigration et de l'intégration, aucune démarche n'a aboutie pour leur trouver un logement.
"Les enfants sont dans l'insécurité. Ils n'ont pas de chez eux. On leur trouve des solutions du jour au lendemain", s'inquiète-t-elle. L'occupation de l'école sera donc un moyen de retrouver un peu de stabilité pour cette famille.
Une logistique complexe
Les parents d'élèves se sont lancés dans l'organisation de l'occupation prévue jeudi 3 mars, aidés par le collectif Jamais sans toit. "Une douzaine de parents vont se relayer. On a mis en place un planning. Cela demande une grosse implication, car il faut quatre parents par jour et une coordination avec les enseignants", explique la représentante des parents d'élèves. Une occupation qui ne devrait pas perturber le fonctionnement normal de l'école.
"On demande à ce que cette famille aille au bout de sa demande d'asile dans de bonnes conditions, en les respectant et sans attendre que leur hébergement repose sur les citoyens", conclut Émilie Bouillette, qui salue l'aide apportée par la mairie du 3e arrondissement, qui tolère l'occupation.
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