Le projet de réaménagement du cours Vitton a été adopté ce lundi par la métropole de Lyon. Un projet qui comportera une piste cyclable à contresens, ce qu'ont regretté les élus du 6e arrondissement.
Le Grand Lyon a voté ce lundi le plan de réaménagement du cours Vitton. Un plan qui passera par l'agrandissement des trottoirs, la réduction du nombre de voies à deux, la création d'une piste cyclable à contresens et l'abaissement à 30 km/h de la vitesse maximale autorisée. “La question a été traitée de manière globale. Ces 150 mètres réaménagés font partie d'un projet plus large qui sera traité progressivement”, a déclaré David Kimelfeld. Le président de la métropole s'est félicité du consensus trouvé avec l'association de cyclistes La Ville à Vélo, la mairie du 6e, les commerçants, la mairie de Lyon et la famille d'Anne-Laure Moreno, la jeune femme décédée en 2016 après avoir été percutée par une voiture à l'angle du cours Vitton et de la rue Garibaldi. “Nous avons trouvé un accommodement raisonnable pour répondre du mieux possible aux différentes sollicitations”, a-t-il déclaré. L'objectif de la métropole a été de “sécuriser les déplacements [des] piétons et cyclistes, d'apaiser la circulation, de redynamiser et embellir le cours, de prendre en compte l'activité commerciale et de préserver au maximum le stationnement [pour] les livraisons”. Côté calendrier, le tronçon entre la rue Tête-d'Or et la rue Garibaldi sera aménagé dans le courant de l'année 2019. Deux plateaux surélevés seront créés à hauteur des deux carrefours.
Les élus du 6e attaquent les vélos
Laurence Croizier, élue UDI du 6e arrondissement, a critiqué l'installation d'une piste cyclable à contresens cours Vitton, alors que le projet initial du Grand Lyon ne l'avait pas prévu. Selon la conseillère métropolitaine, David Kimelfeld n’a pas “respecté la parole publique”. Dans le même sens, Pascal Blache, a proposé ce qu'il appelle “une nouvelle vision, plus moderne, plus positive et surtout plus responsable que ce que nous proposent certaines associations de vélos”. Selon le maire du 6e, ces associations “desservent leur cause” en ne prenant pas en compte la “cohabitation” dans l'espace public de tous les usagers. “Cette nouvelle cohabitation n’est pas sans conséquences, car elle nécessite d’aménager l’espace public, mais surtout d’assurer la protection des plus vulnérables : les piétons. Ceux-ci sont impliqués dans 25% des accidents ! a-t-il souligné. Alors j’invite les associations, plutôt que de multiplier les recours dogmatiques, à faire la promotion des bonnes pratiques, que certains cyclistes ne respectent pas : aujourd'hui, une minorité nuit au quotidien de la majorité.” Pascal Blache fait ici référence à l'association La Ville à Vélo, qui avait critiqué le projet initial en annonçant qu'elle irait en justice pour que le réaménagement soit conforme à la loi Laure (loi "sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie") et comporte une piste cyclable.
Un permis à points pour les cyclistes ?
En guise de conclusion, Pascal Blache a menacé de mettre en place un permis à points pour les cyclistes : “À ce rythme-là, les cyclistes risquent de voir la réglementation les concernant se durcir et devenir très vite beaucoup plus contraignante ! J’entends déjà dans certaines collectivités parler de la création d’un permis à points. Est-ce ce que vous souhaitez ?” De son côté, David Kimelfeld s'est dit “bien loin de tout ça”. “Nous avons écouté tous les participants, y compris les cyclistes, et le projet est le fruit d'une concertation avec tout le monde”, a-t-il conclu avant que le projet ne soit adopté.