Querelles politiciennes, spéculation immobilière, poussée démographique. Le futur lycée de Gerland, qui devrait ouvrir ses portes à la rentrée scolaire 2020, réunit toutes les problématiques de l’essor de ce nouveau quartier et de son impact sur un équilibre social menacé.
Depuis vingt-cinq ans, aucun lycée n’avait été construit à Lyon. Pour remédier à cette absence de nouvel équipement alors que la population de la ville a augmenté, la région (qui a compétence en matière de lycées) présidée par Laurent Wauquiez a sorti le chéquier pour ouvrir un établissement dans le 7e. Et, pour une fois, elle n’a pas regardé à la dépense. L’opération devrait coûter 50 millions d’euros. Un chiffre comparable au projet lancé dans l’Est lyonnais, mais à une différence notable : à Meyzieu, le nouvel établissement accueillera 1 600 élèves ; à Gerland, ils seront deux fois moins nombreux. Rapporté au nombre d’élèves, le futur lycée bat des records. Le projet est en effet atypique. La région a acquis l’ancien siège de Sanofi auprès d’un groupe de promotion immobilière (DCB) pour 37,5 millions d’euros et va injecter une dizaine de millions pour le transformer en établissement scolaire. D’ordinaire, les constructions de lycées échappent aux aléas du marché immobilier, les communes cédant à titre gracieux le terrain où s’implantera l’établissement. L’opposition socialiste à Laurent Wauquiez a dénoncé ce choix : “38 millions iront directement dans les poches d’un promoteur immobilier privé – le groupe lyonnais DCB – et des intermédiaires qui vont grassement se servir au passage.”Torts partagés
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