A l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, des parents d'élèves ont décidé d'occuper les locaux du groupe scolaire Jean Giono. Cinq familles sans domicile fixe seront hébergées pour les prochains jours, une occupation prolongée que n'approuve pas Anne Brugnera, adjointe à l'éducation.
La convention des droits de l'enfant fête son 25e anniversaire, et pourtant des enfants scolarisés continuent de passer leurs nuits dans le froid hivernal. Pour alerter sur cette situation, des parents d'élèves ont décidé d'occuper le groupe scolaire Jean Giono, situé dans le huitième arrondissement lyonnais. Cinq familles sans domicile fixe, ayant toute au moins un enfant scolarisé dans cette école, seront hébergées pour les prochaines nuits, en plus de la dizaine de parents d'élèves participant à l'occupation.
"Les foyers sont des cages à poules"
Pour Simona Le Court de Béru, qui avait déjà participé à une opération de cette envergure l'année dernière, "les enfants doivent pouvoir dormir dans de bonnes conditions". "Il faut absolument que les familles trouvent un toit, mais aussi qu'on apprenne à accueillir les immigrés comme des êtres humains, et non pas comme des animaux", précise la mère de famille.
Les parents d'élèves envisagent d'occuper les lieux pendant plusieurs nuits d'affilée, afin de faire toute lumière sur la situation de ces familles sans domicile. "On a prévu pour les six prochaines nuits", affirme Simona.
"Le logement est un droit"
Le directeur de l'école élémentaire, monsieur Thévenin, affirme "comprendre que ce soit très difficile pour les enfants d'apprendre dans ces conditions". "Dormir dans des squats, dans des voitures...ce n'est pas possible, le logement est un droit pour l'enfant" ajoute le fonctionnaire.
Monsieur Thévenin, qui ne participe pas à l'opération en raison"d'un devoir de réserve", déclare "tout faire pour que l'occupation se déroule le mieux possible, sans que l'activité scolaire soit gênée pendant la journée, puisque notre mission, c'est que les enfants apprennent ". A 7h45, les tentes, couvertures et matelas sont donc remisés et l'école reprend son visage quotidien. "Avec le Plan froid, on espère que des places se libèrent pour les familles" ajoute monsieur Thévenin.
"L'école doit rester un lieu d'apprentissage"
Interrogée en marge de sa conférence sur la mise en place des rythmes scolaires, l'adjointe à l'éducation, Anne Brugnera assure être "au courant de situations très compliquées pour certains élèves des écoles lyonnaises" et suivre ces dossiers. Concernant l'action menée par les parents d'élèves, l'élue assure "comprendre" la démarche d'une "occupation symbolique pour une nuit". Toutefois, elle ne souhaite pas voir l'occupation se prolonger : "L'école doit rester un lieu d'apprentissage pour les élèves et ne peut pas être lieu où loger des enfants".