La Basilique Notre Dame de Fourvière. @WilliamPham

Lyon : accusé d’agressions sexuelles, le père Rivoire bientôt exclu de sa congrégation

Accusé d'agressions sexuelles contre des jeunes Inuits dans les années 1960, le père Johannes Rivoire, qui vit à Lyon, va être exclu par sa congrégation, en réponse aux demandes d'une délégation canadienne venue demander des comptes. 

Au lendemain de la décision de la justice française de ne pas extrader le père Johannes Rivoire vers le Canada, où il est accusé d'agressions sexuelles contre des jeunes Inuits dans les années 1960, la délégation Inuit qui s’est rendue à Lyon pour le rencontrer a obtenu que sa congrégation enclenche une procédure d’exclusion à son égard. La communauté du missionnaire franco-canadien, les Oblats de Marie-Immaculée (OMI), une congrégation fondée en 1816 et comptant 3 700 membres dans le monde, a enclenché une procédure canonique de renvoi. 

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"Il a désobéi à notre ordre de se présenter à la justice canadienne", a expliqué à la presse le provincial de l'OMI pour la France, Vincent Gruber. Ottawa a émis un mandat d'arrêt suivi en août d'une demande d’extradition, qui a donc été rejetée cette semaine, après une nouvelle plainte contre le religieux, alors qu'un premier mandat d'arrêt émis de 1998 à 2017 pour des agressions sexuelles contre trois mineures est resté lettre morte. 

La délégation Inuit a rencontré le père Rivoire

La délégation de 9 inuits, dont deux enfants d'une victime présumée et une autre victime présumée a été reçue mercredi 14 septembre à Fourvière par la communauté du père Rivoire, qui réside lui dans un Ehpad de la Croix-Rousse. Le père Gruber leur a alors répété qu'il allait essayer de "continuer à convaincre le père Rivoire", y compris avec l'appui de "Rome", de se remettre à la justice canadienne. "Nous croyons les victimes depuis le début, profondément", et leur "cri ne peut rester sans réponse!", a-t-il lancé, avant d’ajouter "je ne peux le forcer, le contraindre".

Mercredi, l’homme d’Église de 92 ans, qui est accusé, a finalement accepté de rencontrer cette délégation venue depuis le Grand Nord porter la parole des victimes, mais "nie tout" et refuse de se rendre au Canada pour répondre à la justice, a indiqué à la presse une représentante des Inuits du Nunavut, rapporte l’AFP. Le père qui "parle et comprend l'inuktitut et l'anglais" se "rappelle" de certains visages qui se trouvaient en face de lui, mais "à certains moments, il fait semblant de tout oublier" alors que "dix secondes plus tôt, il se souvenait", a-t-elle dit. 

Malgré le refus catégorique du prêtre de se rendre au Canada, la délégation lui a tout de même pris un billet Lyon-Montréal à son nom pour vendredi, dans l'espoir de le ramener. 

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